Sécheresse : L’atlas blidéen en danger
La sécheresse que connaît l’Algérie ces dernières années, et plus particulièrement la région de la Mitidja, dont la wilaya de Blida, surtout en cette période, met en danger la flore et la faune. En effet, cette faible pluviométrie est aussi une menace pour les points d’eau dont des lacs, à l’instar du lac Dhaya adjacent à la wilaya de Médéa.
Situé à 1 230 m d’altitude, sur une superficie de deux hectares, le lac Dhaya, dont le niveau des eaux n’a jamais été aussi bas que ces dernières années, a été complètement asséché l’été dernier, devenant une terre aride empruntée par les véhicules, regrette un habitué des lieux. Du côté ouest de la wilaya, dans la commune d’El-Affroun, se situe un grand barrage qui a connu le même sort, ainsi que d’autres lacs et sebkhas de la région. C’est ce qui a impacté l’équilibre environnemental, étant donné que ces zones constituent un refuge de prédilection pour plusieurs oiseaux migrateurs.
Sur ce sujet, un des agents forestiers a expliqué au Jeune Indépendant la situation : «Récemment, l’opération de dénombrement hivernal des oiseaux migrateurs s’est soldé par un faible afflux de ces derniers vu la sécheresse qui sévit actuellement et qui affecte le niveau d’eau des retenues collinaires et des lacs, endommageant, par ricochet, les marécages adjacents et affectant également les plantes et les insectes dont se nourrissent ces oiseaux migrateurs. » Cette baisse considérable de la pluviométrie a aussi impacté les citoyens de ces régions montagneuses, des agriculteurs par excellence.
En effet, ces derniers s’approvisionnaient au quotidien de ces lacs et sebkhas pour leurs besoins personnels et pour l’irrigation de leurs terres, sans oublier les familles qui viennent se prélasser au bord de ces cours d’eau afin de se rafraîchir pendant les chaleurs de l’été. Les incendies qui ravagent le couvert végétal, le surpâturage et le jet anarchique des déchets sont les autres phénomènes qui impactent négativement les zones humides, ce qui requiert davantage de campagnes de sensibilisation à l’importance de la préservation de ces zones, au vu de leur grande importance dans nos vies et la vie de la nature, de l’avis des spécialistes en environnement.
Pour protéger les zones humides des différents dangers, la Conservation des forêts de la wilaya a tracé, à l’occasion de la Journée internationale des zones humides, célébrée cette année sous le thème «Agir pour les zones humides c’est agir pour l’homme et la nature», un riche programme qui prévoit l’organisation de plusieurs opérations de reboisement dans le périmètre de ces zones, a indiqué le chef de service de l’extension de la ressource forestière et de la protection des terres.
Une campagne de plantation de 400 arbustes dans le périmètre du barrage de Tlaoulakhit, dans la commune d’El-Affroun, à l’ouest de la wilaya, a déjà débuté et verra la participation de plusieurs associations, établissements et institutions. La Conservation des forêts a programmé la plantation de quelque 19 000 arbustes répartis sur 34 hectares du couvert végétal, et ce à travers onze communes.