Scandale à la CNR de Blida : Des pensions de retraite non versées

Des retraités de la wilaya de Blida montent au créneau. Comme chaque 15 du mois, des chaînes interminables se sont formées devant les entrées des bureaux de poste, mais à l’ouverture, grande fut la déception de ces dizaines de retraités en apprenant que le virement des pensions n’a pas encore été effectué.

Une bonne partie de ces retraités, des personnes âgées et des pères de famille, se sont rapprochés du guichet de la poste ou de la banque, le 15 du mois en cours, pour retirer leur pension, mais, ces derniers ont été surpris de constater que leur pension n’avait pas été versée,  sans qu’il ne leur soit fournie la moindre explication.
Certains ont cru qu’il s’agissait d’un simple retard mais d’autres ont été stupéfaits de savoir que d’autres  avaient bel et bien perçu leurs versements, comme d’habitude.

Frustrés, plusieurs d’entre eux se sont rendus en masse à l’antenne de Blida de la Caisse nationale des retraites (CNR). Au bureau d’accueil, le personnel a expliqué cet état de fait par une mise à jour qui est « une procédure tout à fait normale », selon les explications des représentants de la CNR.

Contacté par le Jeune Indépendant, l’un des concernés n’ayant pas pu retirer sa pension qualifie cet acte de « mépris » vis-à-vis des retraités. « De quel droit la CNR bloque des pensions sans aucun préavis ni communiqué. Aucune information n’a été donnée sur leur page Facebook ni sur leur site Internet, sachant que les moyens de communication ne manquent pas », s’est indigné M. H.K., ancien cadre dirigeant dans le secteur des assurances. Ce dernier dénonce une mauvaise gestion de la part des responsables de la caisse, notamment lorsqu’il s’agit d’une structure souffrant depuis plusieurs années d’un déficit financier.

« Faire des mises à jour au niveau de la CNR est une procédure tout à fait normale mais il fallait d’abord aviser les bénéficiaires par un courrier afin qu’ils apportent les pièces nécessaires et se mettent au diapason de l’informatisation », a indiqué M. H.K., ajoutant que « suspendre une pension sur un coup de tête sans aviser les concernés, c’est manquer de respect envers une personne qui s’est sacrifiée des années entières à cotiser. On n’arrive pas à comprendre les dessous de cette décision ».

Pour l’interlocuteur, procéder à une mise à jour des dossiers pendant les jours consacrés au virement des pensions est une décision « inqualifiable », alors qu’il fallait, a-t-il souligné-t-il, envoyer des lettres recommandées, des SMS, publier sur la page Facebook ou encore sur le site Internet de la caisse. « C’est un manque de considération et un diktat de la part d’une administration qui vit toujours dans l’ère de la bureaucratie », s’est-il indigné. Le pire, a-t-il dit, c’est que « cette mise à jour va durer une bonne dizaine de jours pour que les retraités touchés puissent enfin toucher leur pension.

En attendant, les retraités « doivent se mordre les doigts pour trouver comment subvenir à leurs besoins nécessaires et continuer à vivre un cauchemar qui ne cesse de se perpétuer, surtout avec la flambée des prix et la pénurie des produits de première nécessité », a-t-il regretté.

Selon d’autres retraités, abasourdis par tant de légèreté, ce comportement est  »le summum du mépris et une preuve que certains gestionnaires d’organismes publics traitent les Algériens comme des indigènes. » déplorent-ils.