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Nationale

Saidani face à de nouveau défis internes

Saidani face à de nouveau défis internes

Que peut bien signifier la rébellion de plusieurs députés FLN contre le projet de loi amendant et complétant l’ordonnance n°66-156 portant code pénal et relatif aux violences faites aux femmes ? Des députés qui ont rejoint pratiquement les thèses des autres parlementaires de la mouvance islamiste, comme ceux du MSP, Ennahdha, El Islah ou du mouvement de Djaballah, créant des débats houleux au sein de l’hémicycle et dans les coulisses de l’APN.

Une bataille d’avant garde idéologique, selon certains, plutôt politique, selon d’autres. Les observateurs étaient surpris par la teneur des critiques de la part de ces députés du FLN contre un projet de loi présenté par un gouvernement « presque FLN » sous la bouche d’un ministre totalement FLN et de surcroît qualifié comme le successeur potentiel de Saidani à la tête du vieux parti. En suivant les interventions de ces députés FLN, on a l’impression que la discipline au sein du parti de Saidani n’est plus qu’un vieux souvenir, une vieille tradition perdue, d’autant que certains de ces parlementaires avaient poussé leurs critiques jusqu’à proposer des amendements et des suppressions de certains articles de la loi, estimant que le gouvernement veut « disloquer la famille algérienne », notamment sur les questions de harcèlement moral et sexuel, les violences verbales contre les femmes et les dispositifs de repression de ces cas comme l’emprisonnement des époux et des « pères de famille ».

Surpris, certains de ces analystes ont vite fait le parallèle avec les tensions internes qui secouent le FLN et le supposé combat qui se prépare entre les partisans de Saidani et ceux qui veulent le remplacer par un secrétaire général plus crédible et plus proche de Bouteflika, en l’occurrence Tayeb Louh. Mais la gêne a également touché le président même du groupe parlementaire du FLN, Tahar Khawa, qui s’empressa de rectifier le tir en demandant une courte intervention en plénière. Il déclara que le FLN soutient « totalement le programme du président Bouteflika et ses réformes », histoire de se déjuger et de mettre fin à son mutisme. Or, cela ne met guère fin à une visible division du parti pour une double raison : la première est lièe à cette levée de boucliers au sein du bloc parlementaire et la perturbation de la sérénité du ministre de la Justice, alors que la seconde concerne cet absentéisme marquant des parlementaires du FLN, allant jusqu’à se poser des questions sur l’atteinte du quorum ou pas ( un député islamiste est allé jusqu’à compter les votants).

Bien plus que cela, juste après ces escarmouches, dans les coulisses, il apparait clairement que le cas du vice -président Bouchareb que Saidani veut absolument dégommé du bureau de l’APN, a complètement divisé le FLN. Le président de l’Assemblée populaire nationale, Larbi Ould Khélifa, semble subir des pressions énormes de la part du SG du FLN, allant jusqu’à lui faire des sermons, selons des indiscrétions. Il tenta de proposer à l’ordre du jour d’une récente réunion du bureau de l’APN ce contentieux, provoquant la colère de la moitié de ses membres, tous FLN. L’affaire semble avoir pris des proportions alarmantes qui risquent à la longue de paralyser le travail de l’APN, puisque c’est le bureau du président et de ses vice -présidents qui sont le vrai moteur de l’institution législative. C’est le bureau de l’APN qui tranche et qui décide de la répartition des projets de loi au niveau des commissions et c’est lui qui a une entière autorité sur l’agenda et l’ordre du jour des séances et des plénières, selon les termes du règlement intérieur régissant le fonctionnement de l’APN. Voilà que Saidani, en chef suprême du FLN, ne veut plus entendre parler de ce Bouchareb, portant élu par ses pairs lors d’un scrutin interne pour une durée d’une année.

Saidani, visiblement en colère contre la position de ce député de Sétif, a adressé d’abord une instruction à Ould Khélifa, un autre cadre du parti et numéro trois de l’Etat. Ce dernier, mal en point, et traînant sûrement ses anciens soutiens à Belkhadem, aujourd’hui en disgrâce, joue la montre, tergiversant une fois, et attendant une décantation interne une autre fois. Bref, le problème de la division au sein du FLN au sein de l’APN est devenue une réalité que Saidani semble avoir pris en compte. Avec ce qui s’est passé lors des débats sur un projet du gouvernement présenté par un ministre FLN et selon un programme du président d’honneur du FLN, Bouteflika, Saidani devrait réfléchir mille fois avant de se lancer dans sa bataille du Congrès.
D’ailleurs, ses adversaires l’ont compris, notamment Belayat, qui tente de faire regrouper tous les parlementaires contestataires de la ligne ou de la légitimité de Saidani dans un comité dit du salut du FLN. Selon les animateurs de cette action, les députés FLN restent les seuls légitimes au sein du parti et de tous ses appareils et ses instances.
Que ferait Saidani pour mater cette indiscipline style APN, si son coup de force et son lobbying contre Ould Khélifa ne serait qu’un coup d’épée dans l’eau ?



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