Sahara Occidental: Seul le peuple sahraoui peut décider

Le droit international est clair comme de l’eau de roche : le droit à l’autodétermination appartient exclusivement au peuple sahraoui. Aucun État – ni le Maroc, ni la France, ni l’Espagne, ni les États-Unis – n’a le droit de « proposer » ou « d’imposer » une solution en son nom propre.
L’autonomie peut en effet être une option lors des urnes, aux côtés de l’indépendance et d’autres options, mais seulement si elle est choisie librement et démocratiquement par le peuple sahraoui à travers un référendum transparent et supervisé par l’ONU. Toute autre option constituerait une violation grotesque de la Charte des Nations Unies et de la résolution 1514, qui garantit le droit des peuples coloniaux à déterminer librement leur propre destin.
Complicité internationale et signes de faiblesse
Alors que le Maroc intensifie la répression dans les territoires occupés, poursuit le transfert de colons pour modifier la démographie de la région et intensifie les opérations militaires contre la population civile, les grandes puissances continuent de fermer les yeux. Nous sommes témoins de la pire forme de deux poids, deux mesures : des gouvernements prêchent le « droit international » ailleurs tout en approuvant ou en autorisant le colonialisme ouvert au Sahara occidental. Cependant, la résistance sahraouie reste inébranlable.
L’effondrement du cessez-le-feu a simplement ramené le conflit à son état naturel : une lutte armée de libération, menée dans le cadre du droit international.
Comme l’a souligné Malainin Lakhal, le Sahara occidental n’est plus un « conflit oublié ». C’est devenu un test fondamental de la crédibilité des institutions internationales et de l’avenir même d’un ordre mondial censé être fondé sur le droit et non sur la force.
Justice ou complicité ?
La lutte au Sahara occidental va au-delà du sort d’un seul peuple. Il s’agit de défendre un principe fondamental : c’est le peuple – et non les rois, les présidents ou les généraux – qui détermine son avenir. Il s’agit de résister à un système international cynique qui échange les droits de l’homme contre le trafic d’armes et les contrats pétroliers.
Il n’y aura pas de véritable paix tant que le peuple sahraoui n’exercera pas son droit à l’autodétermination. Toute solution n’est légitime que si elle est choisie librement et démocratiquement par le peuple sahraoui, et non imposée sous la menace des armes. Jusqu’à présent, tout accord ne fera que prolonger la violence coloniale que l’histoire, tôt ou tard, juge toujours.
* Dr. Isabel Lourenço est chercheuse au Centre d’études africaines de l’Université de Porto.
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