Sahara occidental : Plaidoyer pour l’extension du mandat de la Minurso
Le président de la Coordination européenne pour le soutien et la solidarité avec le peuple sahraoui (Eucoco), Pierre Galand, a souligné l’importance de doter le mandat de la Minurso, d’un mécanisme de surveillance des droits de l’Homme du peuple sahraoui, dénonçant le soutien et la complicité de certaines puissances occidentales à la colonisation marocaine du Sahara occidental.
Alors que le mandat de la Mission de l’ONU pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso) expire le 31 octobre, M. Galand a plaidé en faveur d'”une extension de son mandat à la protection des droits humains du peuple sahraoui”, lors d’un entretien accordé à l’agence officielle à l’occasion de son déplacement à Alger pour participer à la réunion de la “Task force” de l’Eucoco.
“Il faut que la Minurso puisse s’occuper des droits humains. Cette question doit être révisée au sein des Nations unies”, a-t-il ajouté.
Selon le président de l’Eucoco, “l’occupant marocain martyrise le peuple sahraoui et tous les militants défenseurs de la cause sahraouie sont emprisonnés, torturés et mis sous contrôle”.
Il a également estimé que l’ONU devait prendre conscience de l’obligation des Etats membres du Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) envers les réfugiés sahraouis et d’apporter leurs contributions pour qu’ils vivent dignement en attendant de pouvoir rentrer chez eux.
Concernant la lutte armée qui oppose les Sahraouis et les forces d’occupation marocaines depuis la rupture du cessez-le-feu par le Maroc en 2020, M. Galand a dénoncé une loi du silence imposée par Rabat qui s’emploie à empêcher toutes les délégations d’accéder aux territoires occupés, appelant la Minurso “à se rendre sur le terrain et faire des rapports pour relayer la réalité de ce qui se passe”.
“Aujourd’hui, il faut que l’ONU et la Minurso fassent sauter ce bouchon. Ils doivent sortir pour rapporter les faits, la manière dont les ressources naturelles sont spoliées et les gens maltraités et emprisonnés en violation des Conventions de Genève (…) La Minurso a l’obligation de faire respecter les Conventions de Genève”, a-t-il martelé.
Pendant que toutes les Cours de justice, africaine ou européenne, ont défini le statut distinct du territoire du Sahara occidental, le Maroc continue de violer les droits du peuple sahraoui.
“Le Maroc, avec ses alliés protecteurs, se permet d’avoir une attitude contraire au droit international. Cette situation ressemble étrangement à ce qui se passe en Palestine”, a-t-il soutenu.
“Le Sahara occidental se trouve dans une situation similaire à celle de la Palestine. Ce sont deux peuples colonisés non pas par des puissances occidentales, mais qui sous-traitent pour des puissances occidentales”.
Interrogé sur le travail entrepris par l’envoyé personnel du SG de l’ONU pour le Sahara occidental, Staffan de Mistura, le président de l’Eucoco a regretté qu’il soit comme ses prédécesseurs, empêché d’aller dans les territoires sahraouis occupés lors de sa visite au Maroc, dans le cadre de sa tournée dans la région.
Il a, par ailleurs, appelé les parlementaires européens et africains à remplir leurs obligations et faire respecter le droit international, le droit européen et le droit interne des différents pays.
Au sujet de la 46e session de la conférence de l’Eucoco qui se tiendra les 2 et 3 décembre prochain à Berlin, son président a expliqué que “c’était une façon de porter le message de solidarité dans les capitales européennes, outre Madrid, et de rappeler les exigences fondamentales du droit international en faveur de ce peuple en lutte pour l’indépendance”.