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Sahara occidental : La gifle de Berlin au Maroc

Sahara occidental : La gifle de Berlin au Maroc

Une nouvelle fois, le makhzen vient de subir un autre camouflet diplomatique. Alors que le Roi Mohamed VI exhortait il y a quelques jours ses partenaires à le soutenir dans sa politique de colonisation des territoires du Sahara occidental, les réponses commencent à fuser de l’Europe.

Après le niet sans équivoque de l’Union européenne à travers son haut représentant pour les affaires étrangères et la sécurité Josep Borrell, qui a affirmé que la position constante de l’Union sur la question du Sahara occidental est de chercher à reprendre les négociations afin que le peuple sahraoui puisse décider de son propre sort, c’est au tour de Berlin de lui emboiter le pas.

Rabat espérait de l’Allemagne un alignement sur son « plan d’autonomie », qui n’est qu’une forme déguisée de colonisation de facto d’un territoire inclus dans un processus de décolonisation par la communauté internationale.

Dans une déclaration conjointe publiée à l’issue de la première visite au Maroc de la cheffe de la diplomatie allemande Annalena Baerbock, Berlin a apporté son soutien aux efforts onusiens, considérant que l’organisation d’un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui est la seule voie qui puisse mettre fin au conflit.

Lors du point de presse, Baerbock a clairement mis en évidence la solution préconisée par les différentes résolutions des Nations Unies sur la question sahraouie, refusant de suivre les appels du makhzen et surtout son chantage à la communauté internationale. Berlin s’est montrée rigoureuse sur ce point, maintenant sa traditionnelle position diplomatique dans les institutions internationales, alors qu’une crise diplomatique est encore ouverte entre l’Allemagne et le Maroc sur plusieurs dossiers, comme la Libye ou les affaires liés aux droits de l’homme. Les tensions entre les deux pays ne se sont pas  dissipées, selon les observateurs, en dépit des annonces » triomphalistes » de Rabat.

Le Makhzen cherche depuis le fameux tweet de l’ancien président américain Donald Trump, qui a précédé les accords d’Abrahams entre quelques pays arabes et l’entité sioniste, à promouvoir son fameux « plan d’autonomie » mis en place par la force militaire en 2007 au Sahara occidental. Depuis, il s’est lancé dans une politique ringarde de consulats dans ces territoires, avant sa mise en échec par les Etats Unis, qui venait de construire sa propre consulat à Casablanca, deuxième ville du royaume.

Pour rappel, Rabat avait suspendu tous ses contacts avec l’ambassade d’Allemagne au Maroc en mars 2021 en raison de «malentendus profonds» avec Berlin. Parmi les points de friction, figurait la position de l’Allemagne sur le Sahara occidental. Berlin avait critiqué la décision de Washington de reconnaître en décembre 2020 la « marocanité » du territoire sahraoui.

La brouille avait commencé à se dissiper en décembre dernier quand Rabat avait salué des déclarations «positives» de la part du nouveau gouvernement allemand sur ce dossier, mais les observateurs n‘ont noté aucune évolution « notable ou palpable » dans la doctrine diplomatique de Berlin.

Il faut noter que la semaine dernière, le roi du Maroc Mohamed VI a mis en demeure «certains partenaires» à «clarifier» leur position sur le Sahara occidental et à soutenir «sans aucune équivoque» son occupation.

Ce message en forme de chantage s’adressait avant tout aux Etats membres du Conseil de sécurité et qui sont d’importants partenaires économiques avec le royaume, comme la France, la Chine et la Russie.

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