Révélations de Touati sur la corruption : Entre le silence et l’autosaisine

Il y a quelques jours, le président du Front national algérien (FNA), Moussa Touati, a fait une déclaration fracassante.
Plus qu’une révélation sur des pratiques « immorales » de la part de l’administration, dont les dénonciations sont quasiment quotidiennes, c’est surtout le silence radio de la part du parquet qui semble soulever des inquiétudes, d’autant que ces propos viennent d’un haut responsable d’une formation politique, qui fut un temps la quatrième force du pays, et qui possède encore des dizaines d’élus dans les Assemblées communales et les Assemblées de wilaya.
Selon un compte rendu publié par un quotidien national de grande diffusion, Touati a révélé que son parti avait été obligé de corrompre des agents de l’administration pour obtenir une copie du procès verbal de décompte des résultats des dernières législatives du 4 mai. Son parti avait besoin en urgence de cette copie du PV pour transmettre un recours au Conseil Constitutionnel afin de sauver l’unique siège obtenu par son parti.
Ce qui d’ailleurs lui a réussi en maintenant une présence symbolique à l’APN.
A ce propos, il faut noter que Touati avait lancé une grève de la faim pour faire pression et pour protester contre ce qu’il a appelé l’injustice et le déni.
Rappelons que l’affaire des pots-de-vin « électoraux « s’est déroulée dans la wilaya de Blida. Nombreux parmi les observateurs se sont étonnés, non pas des aveux ou des dénonciations de Touati, mais de l’apathie des autorités judiciaires, qui auraient pu réagir promptement.
Car le scandale est là, même s’il n’est pas le premier et qu’il ne sera pas le dernier. Faut-il évoquer l’auto-saisine de la part du parquet et l’ouverture d’une information judiciaire ?
Sur ce point, le président de la Haute instance indépendante de surveillance des élections (HIISE), Abdelwahab Derbal, a estimé que la déclaration de Touati est « un délit « passible de sanctions prévues par la loi. Selon lui, Touati est responsable devant la justice, car en révélant son acte de corruption, il comment déjà un comportement contraire à la loi.
Pour Derbal, Touati ne devrait pas se résigner à « acheter « des agents de l’administration pour récupérer des copies de PV, alors qu’il devrait en réclamer en toute légitimité auprès de qui de droit.
Reste à savoir si ce parquet va réagir ou se contenter de se tenir loin des turpitudes de nos élections. Sinon, on ne saura jamais qui a corrompu qui à Blida, et surtout le montant de cette chkara.
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