Revalorisations des pensions de retraites : Plus de 400 000 retraités non concernés
La revalorisation des pensions de retraites ne semble pas toucher tout le monde. Ils sont plus de 400 000 retraités non concernés par les dernières revalorisations. Depuis l’annonce de ces augmentations, ils ont exprimé leur mécontentement et dénoncé ce qu’ils qualifient de d’«injustice». L’Organisation syndicale des retraités algériens (OSRAOSRA Organisation syndicale des retraités algériens), en attente d’agrément, lance un nouvel appel au Président de la République pour intervenir « le plutôt possible », afin de mettre fin à cette « injustice », qui porte atteinte à tous les pensionnés de la CNR.
Dans une déclaration rendue publique, Bachir Hakem, représentant national de l’OSRA et coordinateur des retraités des pays arabes de l’UIS des P&R (Union Internationale Syndicale des Pensionnés et Retraités), affiliée à la FSM (Fédération Syndicale mondiale), s’est exprimé sur trois dossiers chauds de l’heure, au sujet des 400 000 retraités privés d’augmentations de janvier 2023, du récépissé d’enregistrement d’OSRA ainsi que de la non-consultation des syndicats à propos des deux projets de loi qu’ils rejettent.
Ainsi, selon lui, l’organisation syndicale affirme sa détermination à continuer à lutter pour son récépissé d’enregistrement, rappelant que des lettres ont été adressé au président de la République dans ce sens, notamment, pour dénoncer ce qu’elle qualifie de « scandale », concernant les déclarations du directeur général de la CNR et du ministre du Travail, qui « dans leur déclaration à la presse ont ouvertement dit que ces augmentations ne concernent pas les pensions de plus de 50 000 DA », a indiqué l’OSRA.
L’OSRA, qui met en cause le directeur de général de la CNR et le ministre de Travail, estime que leurs déclarations sont une « violation » de l’article 32 de la constitution, et ce en privant les retraités dont les pensions dépassent 50 000 DA des augmentations décidées par le président de la république. « L’article 32 stipule que les citoyens sont égaux devant la loi, sans que puisse prévaloir aucune discrimination pour cause de naissance, de race, de sexe, d’opinion ou de toute autre condition ou circonstance ou personnelle ou sociale », explique M. Hakem, soulignant que cette violation a donné un chiffre de plus de 400 000 retraités non concernés par les revalorisations.
L’OSRA estime qu’il y a un dysfonctionnement entre les déclarations du président de la République et leurs applications sur le terrain par les ministres ou responsables. « Ce dysfonctionnement nous l’avons observé même lors de l’application des lois de la constitution, notamment, par le refus de laisser les retraités créer leur propre syndicat », a regretté l’organisation.
Hakem tient, en effet, à alerter les hautes autorités, qu’aujourd’hui beaucoup d’acquis historiques au niveau des lois du travailleur actif et du retraité sont menacés, alors que l’Algérie possédait les meilleures lois de travail. « Aujourd’hui, nous assistons de plus en plus à des atteintes à ces acquis comme les nouveaux projets des lois du travail, qui se discutent au niveau de l’APN sans avoir auparavant consulté les syndicats avant de pondre ces projets », a déploré le syndicaliste, qui a rappelé que ces syndicats avaient prévus des actions de protestation.
Par ces projets que les syndicats rejettent globalement dans son intégrité et que l’OSRA remet en cause, particulièrement, en refusant aux retraités aujourd’hui et dans l’avenir de créer leur syndicat, alors que la FNTR une autre organisation des retraités est agréée. « Le refus que le ministre du Travail de donner l’agrément au syndicat OSRA, démontre le non-respect de l’équité garantie par la constitution et la loi du travail », explique-t-il.
Pour l’OSRA, cette situation risque de creuser d’avantage le fossé de confiance, qui « au lieu de diminuer entre les responsables et le citoyen, celui-ci grandit ». « Les retraités, les principaux électeurs, au niveau des législatives ou municipalité ou présidence, ne veulent pas aujourd’hui perdre confiance en leurs représentants, et en le Président de la République », a déclaré l’organisation, qui attend une réaction des pouvoirs publics pour corriger ces « maladresses » dans l’application des augmentations pour toutes les pensions.
Le représentant de l’OSRA, M. Hakem tient à rappeler au ministre du travail et au directeur général de la CNR, que la revalorisation annuelle des pensions de retraite est attendue par les pensionnés depuis mai 2022 et non mai 2023 comme annoncé. «Les augmentations à des taux infimes décidés par le conseil d’administration en 2021 et 2022 et décidés par le président de la République et mal interprété, car tout est comptabilisé de mai à mai de l’année suivante et non de janvier. Par simple retour en arrière, nous avons une première revalorisation de mai 2020 à mai 2021 et la seconde de mai 2021 à mai 2023», a expliqué le syndicaliste.
Enfin, l’OSRA appelle les retraités à rester mobilisés et vigilants autour de leur organisation pour arracher tous leurs droits.
L’ONRA veut saisir le Président Tebboune
De son côté, l’Organisation nationale des retraités algériens, affiliée à la CNR (ONRA), a tenu, ce samedi, une réunion au siège central d’Alger, afin de débattre sur le dossier des augmentations prévues sur les pensions de retraite par décision du président de la République et qui ne concernent qu’une certaine catégorie de retraités. Il a été question aussi d’évoquer la situation des retraités dont leurs pensions sont bloquées, à cause d’un malentendu sur les délais du dépôt des dossiers d’actualisation.
Le bureau national de l’ONRA a décidé, à l’issue de cette réunion, d’envoyer une correspondance au Président de la République Abdelmadjid Tebboune ainsi qu’au médiateur de la République, pour s’enquérir des raisons qui ont fait qu’une certaine catégorie des retraités soient privés des augmentations pourtant nationales et généralisées. Il a été aussi décidé de présenter un dossier complet sur les problèmes et la situation des retraités qui se dégrade de jour en jour, aux députés de l’Assemblée Populaire Nationale (APN).
L’ONRA a fait appel à ses adhérents ainsi que tous les retraités, pour ne pas tomber dans le piège des réactions négatives, et se mobiliser dans un cadre légal afin de revendiquer leurs droits.