Les annonces de Tebboune : Revalorisation des retraites de 10 à 15 %
Lors du prochain Conseil des ministres, programmé pour la semaine prochaine, le dossier des augmentations des pensions des retraites sera examiné en détail, a annoncé, ce mercredi, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, affirmant que cette revalorisation sera de l’ordre de 10 à 15% et insistant sur le dialogue social.
A l’occasion de son discours prononcé, à la Maison du peuple, siège de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA), dans le cadre de la célébration de la journée internationale des travailleurs, le Président a également assuré de son engagement à consentir une autre revalorisation salariale dès la consolidation de l’économie national.
Il a souligné que les salaires des travailleurs algériens « doivent être au niveau de l’économie nationale » qui connaît, ces dernières années, une grande dynamique. En outre, concernant le dossier du retour à une retraite sans condition d’âge, après 32 ans de cotisations, le chef de l’Etat a répondu que la question pourrait être débattue en prenant en compte des paramètres économiques. Il a assuré que les revendications réalistes et réalisables seront satisfaites
Le président de la République a insisté sur le caractère social de l’Etat en affirmant que ce caractère « ne disparaîtra jamais, et pour le préserver, il est important de poursuivre la construction d’une économie moderne ».
Il a souligné que les objectifs des plus hautes autorités du pays sont focalisés sur la préservation du pouvoir d’achat des citoyens. Pour ce faire, la deuxième vague de l’augmentation de salaires sera inéluctablement accompagnée par une maîtrise de l’inflation et des prix à la consommation, de même que la valeur du dinar doit être confortée.
Le Chef de l’Etat n’a pas manqué de rappeler la situation économique catastrophique du pays en 2019, dernière année du « règne de la mafia, usant de discours vides, prétendant que le Trésor public était en déficit et dans l’incapacité de verser les salaires des travailleurs ». Il a évoqué, à ce propos, l’époque de « l’économie effondrée » et de « la situation critique que vivait l’Algérie avant 2019, dernière année d’une décennie mafieuse ».
Refus catégorique de l’endettement extérieur
Le Président a critiqué «les discours mensongers qui prétendaient que les réserves de change étaient à leur plus bas niveau », et « la corruption qui avait rongé tous les secteurs durant le règne de la « issaba », où la classe ouvrière, la classe moyenne et la classe vulnérable ont été laissées pour compte ».
Il a souligné que ces pratiques avaient pour but de « démoraliser les Algériens et de livrer le pays aux forces étrangères, en plaçant l’Algérie entre les mains des bailleurs de fonds internationaux ». Dans ce sillage, il a tenu à réaffirmer son refus catégorique à recourir à l’endettement extérieur par fidélité au serment des Chouhada.
Il a également rappelé que dans le contexte de la situation qui prévalait en 2019, il s’avérait urgent de remédier à cette situation pour éviter l’embourbement de larges catégories de salariés et de sans-emplois dans la pauvreté extrême. Des mesures sociales ont été prises notamment à travers la revalorisation des salaires, l’exonération de l’IRG pour les revenus de moins de 30 000 DA, l’augmentation du point indiciaire et des pensions de retraite, et institution de l’allocation chômage au profit des primo-demandeurs d’emplois âgés de moins de 40 ans.
Le Président a aussi critiqué le lobby de l’importation qui a laminé le tissu industriel national. Il a rappelé les mesures prises pour relancer la production nationale notamment à travers des mesures concrètes à l’instar de la loi sur l’investissement, et des mécanismes de soutien aux auto-entrepreneurs et à la création de start-up et des petites et moyennes entreprises (PME/PMI).
Le président Tebboune a illustré la relance économique par un PIB (Produit intérieur brut) ayant atteint, à fin 2023, quelque 260 milliards de dollars, alors qu’il se limitait à 64 milliards de dollars en 2015/2016. Il a assuré que le développement économique se poursuivra, de telle manière à hausser le PIB à 400 milliards de dollars à échéance 2026/2027.
En outre, il affirmé la nécessité d’instaurer des règles de dialogue et de concertation avec l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) et tous les nationalistes libres pour parvenir à des décisions pertinentes et non conjoncturelles.
Il a précisé qu’il partageait l’avis du secrétaire général de l’UGTA, Amar Takdjout, concernant la tenue d’une tripartite, à condition qu’«elle ne soit pas comme les précédentes tripartites dont les décisions sont restées lettre morte».
Par ailleurs, le Président Tebboune a assuré que la célébration de cette journée mondiale est une occasion pour le peuple algérien de se remémorer la longue histoire de lutte conduite par des hommes intègres, qui ont placé l’intérêt du pays loin de toute considération. Lors de l’entame de son discours, il a déclaré que « ce majestueux édifice est l’un des piliers de l’histoire contemporaine de l’Algérie, avec tout ce qu’il représente en termes de symboles de lutte et d’un long passé de combat mené par des hommes honorables depuis le mouvement national, mettant l’intérêt de la nation au-dessus de toute considération, à l’instar du fils de la glorieuse Révolution, le martyr Aïssat Idir ».
À cette occasion, le président de la République a rappelé les batailles menées par les travailleurs après l’indépendance. Parmi leurs brillantes victoires, la nationalisation des mines et des hydrocarbures, ainsi que d’autres victoires sociales. Le président Tebboune a également rendu hommage à la résistance et au courage dont a fait preuve le martyr du devoir national contre la barbarie terroriste, le grand homme Abdelhak Benhamouda.