Retour au système ordinaire de l’enseignement : Les propositions des syndicats
Des responsables de syndicats d’enseignants s’inquiètent quant au retour au système ordinaire de l’enseignement adopté avant la propagation de la Covid-19 et affirment que les solutions existent afin de permettre aux élèves une meilleure scolarité.
Les représentants des travailleurs du secteur de l’éducation nationale affichent leur pleine et entière disposition à trouver les «meilleures solutions possibles pour éviter le problème de la surcharge des classes. Pour le coordinateur national du Conseil national autonome du personnel de l’éducation du secteur ternaire (Cnapeste), Messaoud Boudiba, il est beaucoup trop tôt pour parler du retour à une scolarité normale étant donné que le comité scientifique de suivi du coronavirus n’évoque pas la fin de l’épidémie.
Il critique, à cet effet, l’annonce, par le ministère de l’Education, du retour à la scolarité ordinaire car, selon lui, le ministère est tenu de se préparer à cet éventuel retour et non pas de l’annoncer. Le syndicaliste présente un ensemble de scénarios pour la reprise du système normal. Il propose de prendre le volet pédagogique comme référence pour préparer la prochaine rentrée, tout en maintenant le même nombre d’élèves adopté durant deux saisons scolaires, soit 25 élèves par classe, qui est l’objectif fixé en 2008 pour réaliser des classes modèles, tout en restant parfaitement préparés à protéger les élèves si la situation épidémiologique venait à se dégrader à nouveau.
Par ailleurs, selon lui, un nouveau concours de recrutement devrait être programmé, en travaillant à saisir le plus grand nombre possible de postes financiers pour répondre à la vacance pédagogique que connaît le secteur. Pour sa part, Sadek Dziri, président de l’Union nationale du personnel de l’éducation et de la formation (UNPEF), estime qu’il est temps d’évaluer les plans exceptionnels de scolarisation. Il suggère d’annuler le système de groupes et de revenir à la formation de classes complète, avec un maximum de 40 élèves, en adoptant un «principe moyen» dans le nombre d’élèves pour éviter la surcharge, notamment après la fusion des sous-groupes, avec l’organisation obligatoire d’un nouveau concours de recrutement et le décompte des postes financiers vacants comme une étape essentielle pour l’absorption des nouveaux élèves.
M. Dziri estime également que le retour à la normale nécessite une évaluation globale des dispositifs de scolarisation exceptionnelle, qui ont été adoptés pour deux saisons scolaires, avant d’en approuver la mise en place pour une troisième saison scolaire, et ce afin de soulager la pression sur les enseignants et les élèves. Pour le secrétaire national et chargé de l’organisation au sein du Syndicat national des travailleurs de l’éducation (SNTE), le retour au système ordinaire produira des classes avec 70 élèves.
Il estime que la réussite de la prochaine rentrée scolaire et la reprise de la scolarisation régulière nécessitent la construction de nouveaux établissements scolaires pour répondre à la surcharge attendue la saison prochaine, surtout après la fusion des sous-groupes, pour devenir des classes pédagogiques complètes pouvant atteindre 70 élèves, ou du moins penser à agrandir les établissements scolaires pour y construire de nouvelles salles, avec la programmation nécessaire d’un nouveau concours de recrutement d’enseignants. Faute de quoi, le système de groupes sera un fait accompli lors de la prochaine rentrée, ajoute le syndicaliste.