Céréales : Vers le renforcement des capacités de stockage
Malgré les assurances du ministre de l’Agriculture, le stockage du blé demeure l’un des maillons les plus faibles de la filière céréale. Un véritable problème, notamment avec la multiplication d’achat de blé cette année, due à la crise ukrainienne, et à travers laquelle les autorités algériennes veulent assurer des stocks de sécurité.
Les entrepôts de stockage encadrés par l’OAIC sont-ils suffisants ? Ou bien faut-il réquisitionner des locaux supplémentaires pour éviter les grosses factures de surestarie et frais de détention ? C’est ce qui ressort de la dernière réunion du Conseil des ministres, au début du mois en cours, durant laquelle le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avait insisté sur la consolidation du stockage des céréales au niveau national, notamment dans les wilayas réalisant de grands rendements, et l’interdiction de stockage dans les lieux non couverts, et ce en vue d’augmenter les réserves nationales stratégiques de céréales.
Si l’on se fie aux déclarations du ministre Abdelhafid Henni, 610 silos et points de stockage sont mobilisés à cet effet, sachant que les capacités de stockage sont de l’ordre de 44,5 millions de quintaux. « Il existe 505 points de collecte de récolte équipés de tous les moyens nécessaires », avait fait savoir le ministre de l’Agriculture.
En plus de ces coopératives appartenant à l’OAIC, des silos appartenant à des entreprises privées ont été réquisitionnés.
En outre, un programme de réalisation de 30 réservoirs de stockage est en cours. Le ministre avait ajouté que « tous les moyens sont disponibles pour leur réalisation avec des capacités nationales, sans recourir à l’expertise et aux fonds étrangers ». L’Algérie, qui compte sécuriser davantage ses besoins en céréales, à travers notamment l’approvisionnement sur les marchés internationaux, vise également à augmenter sa production nationale en blé dur et réduire son indépendance en importations.
Le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Mohamed Abdelhafid Henni, avait prévu, au mois de mai, une production record des céréales cette saison, par rapport aux six dernières années, soulignant que les conditions climatiques qu’a connues le pays cette année étaient favorables pour une bonne production. A cet effet, il avait indiqué que la stratégie de l’Etat visait à réduire le volume des importations de 10 millions de quintaux et sa substitution par la production locale, à travers l’élargissement des superficies exploitées dans la culture céréalière, notamment dans les régions sud du pays, ce qui permettra de réduire la facture d’importation et d’aller vers une autosuffisance en termes de production de blé.
Il convient de noter que la superficie agricole dédiée aux céréales est actuellement de l’ordre de 3,3 millions d’hectares mais que la production est toujours très faible. Sur les cinq dernières années, la moyenne n’a pas excédé les 42 millions de quintaux et elle demeure donc très insuffisante puisqu’elle ne couvre que 30% des besoins nationaux, notamment en blé tendre.
Pour rappel, l’Algérie a importé en moyenne plus de 12 millions de tonnes de céréales par an au cours des cinq dernières années, alors que la production annuelle était d’environ 4,92 millions de tonnes, dont 3,3 millions de tonnes de blé. « La production céréalière totale en 2021 est estimée à 3,5 millions de tonnes, ce qui est inférieur à la moyenne quinquennale, et environ 38 % de moins que l’année précédente », rapporte la FAO.