Reprise en présentiel à l’université : Une décision saluée par les enseignants 

C’est un retour à la normale dans le mode d’enseignement dans les universités. Après avoir adopté, les deux dernières années, le mode d’enseignement hybride (en présentiel et en distanciel), imposé par la crise sanitaire, l’université va retrouver, à la rentrée universitaire 2022/2023, l’enseignement en présentiel. L’enseignement à distance ne sera pas pour autant abandonné, d’autant qu’il est appelé à être valorisé en complément du mode en présentiel. Les enseignants universitaires saluent cette décision.

Après le bilan mitigé concernant l’enseignement à distance par des enseignants qui ont relevé des lacunes dans son application, principalement pour ce qui est de l’assiduité des étudiants et la difficulté de leur évaluation, certains ont même affirmé que « c’était une mauvaise expérience ».

Pour cette rentrée universitaire, Abdelbaki Benziane, désormais ex-ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique car remplacé par Kamel Bidari suite à un remaniement partiel du gouvernement opéré par le président de la République, avait confirmé la reprise de l’enseignement en présentiel. Lors d’une rencontre, tenue avant-hier avec les partenaires sociaux et consacrée aux préparatifs de la prochaine rentrée universitaire, prévue le 17 septembre prochain, il avait affirmé que toutes les mesures nécessaires avaient été prises pour la reprise de l’enseignement en présentiel pour l’année universitaire 2022/2023. Il avait ainsi mis l’accent sur l’importance de la reprise de l’enseignement en présentiel après l’amélioration de la situation sanitaire, mais cela ne veut pas dire que l’enseignement à distance est complètement abandonné. M. Benziane a qualifié ce mode d’enseignement d’« acquis » qu’il importe de valoriser. Il avait, dans ce sens, mis l’accent sur l’exploitation optimale de l’enseignement à distance, qu’il importe de valoriser en complément du mode en présentiel, et ce afin d’améliorer la qualité de la formation.

Les enseignants universitaires que le Jeune Indépendant a pu contacter ont salué cette décision, d’autant que l’application de l’enseignement à distance n’a pas été une tâche facile et des dysfonctionnements ont été signalés. Les étudiants ont aussi signalé des difficultés dans l’application de l’enseignement en ligne, notamment pour ce qui est de l’accès à un ordinateur et au réseau Internet.

Pour les enseignants, rien ne peut remplacer le présentiel. C’est ce qu’a confirmé Sarah, enseignante à la faculté de biologie, à l’université de Boumerdès. « Le retour au système d’enseignement en présentiel est une excellente décision. Il n’y a pas mieux que le présentiel », a-t-elle affirmé, signalant, cependant, les avantages de l’enseignement en ligne. « Comme ça, on pourra finir les programmes d’enseignement », a précisé l’enseignante, laquelle a signalé le fait que durant les deux dernières années, les programmes n’ont pu être achevés.

L’évaluation de l’étudiant va être aussi plus facile maintenant, selon l’enseignante. « Cela va nous permettre d’être plus correct dans l’évaluation de l’étudiant », a-t-elle fait savoir, évoquant la charge de travail des enseignants durant l’application de l’enseignement hybride. Enseignant d’économie à l’université de Tizi Ouzou, Karim a estimé que le retour à l’enseignement en présentiel annonce un retour à la normale. Selon lui, l’enseignement en ligne a certes beaucoup d’avantages mais on n’est pas encore prêts à l’adopter, encore moins, à le pérenniser.

Amélioration de l’encadrement pédagogique

Benziane avait, par ailleurs, annoncé la réception de 45 000 places pédagogiques durant les mois d’août et de septembre, ce qui a permis de porter, avait-il dit, « la capacité d’accueil à 1 456 500 places pédagogiques à travers tout le réseau universitaire ». Pour ce qui est des résidences universitaires, il a fait savoir que 20 500 lits, dont 6 000 dans des résidences en cours de rénovation, ont également été réceptionnés, portant ainsi le total à 640 500 lits ». Il a affirmé que les responsables des œuvres universitaires ont été instruits afin de veiller au « suivi des opérations d’équipement et de réhabilitation des résidences universitaires, et à l’installation des commissions chargées des préparatifs de la rentrée universitaire au niveau de chaque cité universitaire ».

Il avait également noté l’amélioration de l’encadrement pédagogique des étudiants. C’est d’ailleurs dans ce sens qu’il avait annoncé l’organisation, en octobre prochain, de la 3e session d’habilitation universitaire pour la promotion au grade de maître de conférences classe A, ajoutant qu’en novembre se tiendrait la 48e session de la commission universitaire nationale (CUN) de promotion au grade de professeur. 2 186 maîtres-assistants classe B vont être aussi recrutés, en sus du renforcement de l’encadrement administratif. « 4 150 postes budgétaires sont prévus, dont 846 postes au titre du recrutement externe et 3 304 postes réservés aux promotions internes », avait indiqué l’ex-ministre, qui a aussi fait savoir que « 250 postes budgétaires seront réservés au recrutement des docteurs en vue d’améliorer la qualité de l’encadrement administratif dans les établissements du secteur ».