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Nationale

Reprise des combats en Libye : L’Algérie appelle au respect du cessez-le-feu

Reprise des combats en Libye : L’Algérie appelle au respect du cessez-le-feu

Un calme précaire régnait sur la capitale Tripoli ce dimanche. Le chef du gouvernement Abdelhamid Dbeibah est apparu dans une vidéo, entouré de ses gardes, en train de saluer des combattants.

Ce calme est survenu après les affrontements qui ont éclaté entre milices concurrentes dans plusieurs quartiers de Tripoli. Toute la nuit de vendredi et celle de samedi, des rafales de tirs et des bombardements ont retenti.

Selon des témoins oculaires, ces nouveaux affrontements sont d’une ampleur sans précédent depuis l’échec en juin 2020 de la tentative du maréchal Khalifa Haftar, qui tient le pouvoir à l’est du pays, de conquérir militairement la capitale, au plus fort de la guerre civile ayant suivi la chute du régime de Kadhafi il y a onze ans.

Les affrontements ont causé d’importants dégâts qui a vu des dizaines de voitures calcinées et des bâtiments criblés de balles ou incendiés. Les rues de Tripoli étaient quasi-désertes tout au long de la journée, tandis que des colonnes de fumée grisâtre s’élevaient dans le ciel.

Six hôpitaux ont été touchés par les frappes, a annoncé le ministre de la Santé, qui a donné un nouveau bilan de 32 morts et de 159 blessés. Ce bilan risque d’augmenter en raison des graves blessures constatées chez des personnes ou combattants touchées par des projectiles ou des obus.

Le gouvernement basé à Tripoli a accusé le Premier ministre rival Fathi Bachagha, basé provisoirement à Syrte (centre) et soutenu par Haftar, d’avoir voulu « mettre à exécution ses menaces » de s’emparer de la ville.

Le bureau de Bachagha a, en retour, accusé le gouvernement de Tripoli de « s’accrocher au pouvoir ».

Depuis sa désignation en février par le Parlement siégeant dans l’Est et sous la domination de Haftar, Bachagha tente, sans succès, d’entrer à Tripoli pour y asseoir son autorité, menaçant dernièrement de recourir à la force. Dbeibah, à la tête d’un gouvernement de transition, a assuré à maintes reprises qu’il ne céderait le pouvoir qu’à un gouvernement sorti des urnes.

Ce sont justement autour de ces élections et leurs organisations, mais qui n’ont jamais pu avoir lieu, que les tensions se sont exacerbées. Les factions armées fidèles à l’un ou l’autre des deux dirigeants se montrent rigides et s’accusent mutuellement d’être responsables des dernières tueries. Le mois dernier, des combats y avaient fait 16 morts, dont des civils, et une cinquantaine de blessés.

La communauté internationale est très inquiète des derniers développements et se montre même pessimiste quant à un règlement rapide du conflit et au retour au processus de paix et de la mise en place d’institutions légitimes et légales.

Pour rappel, le gouvernement en place à Tripoli est né en 2020 d’un processus parrainé par l’ONU. Il avait comme mission principale l’organisation d’élections en décembre dernier mais reportées sine die. Ce report a été motivé en raison de fortes divergences sur la base juridique des scrutins et la présence de candidats controversés parmi lesquels figurent justement Dbeibah, Bachagha et Haftar. Ce dernier est déjà accusé pour crimes et atrocités contre des civils par des libyens exilés aux Etats Unis et en Europe. Son procès est en cours, mais cela suffit pour l’éjecter de la course à la magistrature suprême.

Dans un communiqué rendu public ce samedi soir, le ministère des Affaires étrangères a appelé les parties et les mouvances politiques en Libye, à cesser les hostilités et relancer le dialogue.

 « L’Algérie suit avec extrême inquiétude le développement de la situation dans la capitale libyenne, Tripoli, suite à la reprise des affrontements armés depuis vendredi. Appelant toutes les parties libyennes à œuvrer incessamment à faire cesser les hostilités et à recourir au dialogue en toute responsabilité, l’Algérie souligne l’importance du maintien de l’accord de cessez-le-feu qui se veut un acquis important pour restaurer la sécurité et la stabilité dans ce pays frère », note la même source.

L’Algérie a également lancé un appel à la communauté internationale à mettre un terme à toute forme d’ingérence dans les affaires internes de la Libye : « L’Algérie appelle la communauté internationale et toutes les parties extérieures concernées à œuvrer à mettre fin à l’ingérence dans les affaires libyennes et à adhérer aux efforts de relance du processus de règlement politique pacifique, afin de réaliser la réconciliation nationale et consacrer la souveraineté du peuple libyen, par la tenue d’élections libres et régulières à même de mettre un terme aux divisions et préserver l’unité et la souveraineté de l’Etat libyen, pays frère », précise le communiqué.

Depuis la chute du régime de Kadhafi en 2011, le chaos règne dans ce pays voisin. Riche en pétrole, peu peuplé, le pays est miné par des ingérences étrangères et la présence de plusieurs milices et autres unités fortement armées.

Malgré les multiples négociations et l’implication de l’ONU et de l’Union africaine, la Libye n’est jamais parvenu à organiser une élection présidentielle, première étape vers la stabilité et la légitimité. Signe de cette instabilité chronique, le pays a connu une dizaine de gouvernements, deux guerres civiles, des crises politiques et économiques et des incidents sanglants onze après le soulèvement de Benghazi et l’intervention de l’aviation de l’OTAN ayant provoqué la chute de Kadhafi.



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