Repli des cours du pétrole : Inquiétudes sur la demande mondiale

Petite hausse mais toujours des inquiétudes sur l’avenir du marché du pétrole, devenu fragile en raison de la demande mondiale encore timide.
Les cours du pétrole se sont un peu raffermis ce vendredi, grâce à un rebond technique après deux séances de net repli. Mais la morosité de l’économie américaine risque de peser lourdement dans les prochaines semaines sur ce marché fragilisé par plusieurs facteurs géopolitiques. L’anxiété est déjà partagée par les pays producteurs, qui cherchent encore une parade pour stabiliser le marché et les cours afin d’éviter un effondrement préjudiciable aux investissements futurs.
Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin s’est apprécié de 0,69%, pour clôturer à 81,66 dollars.
Quant au baril de West Texas Intermediate américain de même échéance, dont c’était le premier jour d’utilisation comme contrat de référence, il a gagné 0,64%, à 77,87 dollars.
La hausse de vendredi est essentiellement due à des facteurs techniques, a estimé un expert : « Chaque fois que vous avez une baisse ou un gain significatif sur un ou deux jours, vous avez droit à un mouvement technique derrière. »
Jeudi, le Brent et WTIWTI étaient tombés à leur plus bas niveau depuis l’annonce, début avril, d’une coupe de production de 1,16 million de barils par jour initiée par huit membres de l’alliance OPEP+ (Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs partenaires de l’accord OPEP+).
« On craint que l’économie ralentisse », a résumé Phil Flynn de Price Futures Group soulignant que les performances de Wall Street s’étaient montrées « bien moins spectaculaires ces derniers jours ». L’analyste pointait aussi « un indicateur manufacturier de la région de Philadelphie bien pire que prévu » se repliant pour le huitième mois d’affilée « et une nouvelle chute des reventes de logements », la treizième de suite (-2,4% en mars sur le mois).
En outre, le président de la Fed de New York John Williams a affirmé que l’inflation était encore bien « trop haute », insistant sur l’intention de la Banque centrale d’ « user de ses outils pour la faire baisser ».
Pourtant, une baisse massive des stocks américains de pétrole brut publiée mercredi aurait du avoir un effet haussier sur les cours de l’or noir, a reconnu Phil Flynn.
« Le marché ignore les chiffres de l’offre et de la demande » » de pétrole « et se concentre sur la possibilité d’un ralentissement économique », a-t-il expliqué. « Les investisseurs se tournent vers les marchés extérieurs pour prendre leurs décision ».
Pour les experts, les investisseurs en matières premières n’ont d’autres choix que de se couvrir contre le risque que les banques centrales continuent d’augmenter les taux, ralentissant l’économie et diminuant la demande d’essence.
Au Royaume-Uni, le niveau de l’inflation est resté accroché au-dessus des 10% en mars, selon des chiffres publiés mercredi dernier.
Le marché anticipe ainsi un nouveau relèvement des taux de la Banque d’Angleterre et de la Banque centrale européenne, l’inflation étant restée à des niveaux préjudiciables le mois dernier.
Pour un analyste, d’Interactive Brokers, le sursaut de vendredi est également explicable par la publication, par S&P Global, d’indicateurs d’activité PMI américains au-dessus des attentes pour avril.
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