Le système d’enseignement par groupes sera-t-il maintenu ?
La majorité des enseignants des trois cycles de l’éducation sont pour le maintien du système d’enseignement par groupes, adopté par le ministère de l’Education depuis le début de l’année scolaire en cours.
Le ministère de l’Education nationale a récemment mis en place une plate-forme numérique et lancé un sondage auprès des enseignants pour décider de la date de la prochaine rentrée scolaire ainsi que du maintien ou non du système d’enseignement actuel. Il semblerait que le système de groupes, adopté pour lutter contre la propagation de la pandémie de coronavirus, soit sollicité par la majorité des enseignants inscrits sur la plate-forme. Selon eux, ce système a prouvé son efficacité tout au long de l’année scolaire, et ce malgré le report de la rentrée.
Il convient de noter que plus de 250 000 enseignants des différents paliers de l’enseignement se sont inscrits sur cet espace pour voter pour le maintien ou non de cette formule d’enseignement exceptionnelle.
Le système de groupes par alternance consiste en un jour d’études sur deux pour chaque groupe, soit trois jours par semaine, sans que l’on dépasse les 18 élèves par classe, et ce dans le cadre de la lutte contre le coronavirus.
Cette mesure, adoptée dans le cadre d’un protocole sanitaire qui vise à garantir la distanciation physique pour prévenir la maladie et protéger la santé des élèves, des enseignants ainsi que du personnel administratif, n’a pas été bien accueillie par certains parents qui craignent une baisse de niveau de leurs enfants en raison de la réduction du temps scolaire.
Il faut dire que ce système d’enseignement n’est pas permanent et son application restera circonstancielle compte tenu de la situation sanitaire actuelle liée à la propagation de la Covid-19. De plus, ce système de groupes imposé par la pandémie a prouvé son efficacité mais a également dévoilé plusieurs lacunes à prendre en considération pour la prochaine rentrée scolaire en vue d’une amélioration.
Qui dit réduction du volume horaire dit allègement du programme
Pour le syndicaliste Bachir Hakem, le système d’enseignement par groupes a été réclamé depuis longtemps par les syndicat pour éviter la surcharge des classes et permettre aux élèves de mieux suivre et participer au déroulement des cours. Cependant, a-t-il souligné, il faut aussi tenir compte des conditions des enseignants. «Certains enseignants l’ont rejeté à cause de sa perturbation des emplois du temps», a-t-il indiqué. «Pour réussir ce système, il faudrait que l’on parle de classes de moins de 25 élèves et de recrutement de plus d’enseignants au lieu de diviser la classe en deux groupes et laisser le même nombre d’enseignants et d’encadreurs», a-t-il ajouté. Pour M. Hakem, si du point de vue sanitaire ce système est acceptable, il ne l’est pas du point de vue pédagogique, notamment s’il perturbe l’emploi du temps des élèves et des enseignants.
M. Hakem, retraité, estime que «la réduction des horaires aurait dû être, dès le départ, marquée par un allègement des programmes. C’est-à-dire que l’allègement devait toucher 25% des programmes, ce qui n’a pas été fait et ne pourra être fait sans toucher aux prérequis des élèves», a-t-il souligné.
M. Hakem estime qu’une étude aurait dû être faite pour voir comment répartir les programmes sur 3 ans pour des séances de 45 mn, ou tout simplement augmenter le cursus de l’élève d’une année. «On a réduit le volume horaire de l’élève sans tenir compte du contenu enseigné et dans quelles conditions», a-t-il regretté. «Tout cela nécessite que le secteur de l’éducation soit remis aux gens compétents, visionnaires du domaine », a-t-il suggéré.