Renforcement du partenariat économique algéro-libyen
Les relations économiques entre l’Algérie et la Libye s’annoncent prometteuses. Les opportunités ont été mises en exergue lors du Forum économique algéro-libyen qui s’est tenu à Alger.
Les hommes d’affaires des deux pays sont déjà prêts, comme l’a affirmé Abdelouahab Ziani, président de la Confédération des industriels et producteurs algériens (CIPA), lequel appelle à la création d’une zone de libre-échange et à la rupture avec l’intermédiaire entre les deux pays.
«Les hommes d’affaires sont déjà préparés et maîtrisent les voies et moyens d’entrée et de sortie des marchandises», a fait savoir Abdelouahab Ziani, ce dimanche lors de son passage sur les ondes de la Chaîne 3. «Nous sommes en pleine exploration. La volonté des hommes d’affaires y est, mais aussi celle des deux Etats», a-t-il précisé, affirmant qu’il y a une demande de part et d’autre.
Selon M. Ziani, les Libyens connaissent et consomment nos produits, mais à travers un intermédiaire qu’est la Tunisie. Un intermédiaire qui coûte de l’argent et avec lequel il faut en finir. «Les Libyens demandent actuellement à traiter directement avec les Algériens», a-t-il indiqué, affirmant que «cela va se faire sur le point frontalier Debdeb-Ghadamès, qui est en voie de réouverture. Ensuite, la ligne maritime Alger-Tripoli préexistante sera réactivée».
Outre les échanges commerciaux, le président de la CIPA a souligné la nécessité de penser à l’externalisation des entreprises algériennes, notamment en matière de services, mais aussi à attirer les IDE libyens, qui serait possible avec l’ouverture des frontières, l’ouverture d’une ligne aérienne quotidienne mais surtout d’une ligne maritime.
L’accompagnement de cette démarche par les politiciens a été également souligné par l’intervenant, lequel estime que «les économistes sont en avance et les politiciens en retard par rapport à l’économie».
Il a aussi souligné la nécessité de légaliser le circuit informel qui est très important car, selon lui, le flux commercial existe mais il est dominé par l’informel. «La fuite de nos produits, présents dans tous les pays du voisinage peut coûter jusqu’à 5 milliards de dollars», a-t-il précisé, d’où la nécessité d’arrêter la saignée en créant une task-force en matière fiscale. «Il faut diminuer de la fiscalité pour exporter aisément et laisser les gens du marché parallèle intégrer notre marché réel et gagner de l’argent», a préconisé l’invité de la rédaction de la Chaine 3, citant un certain nombre de secteurs d’activité où la Libye exprime un grand besoin.
Il a cité, entre autres, les matériaux de construction, les produits pharmaceutiques, agricoles et agroalimentaires. «Il y a une forte demande de la part des Libyens qu’on peut transformer en un grand partenariat entre l’Algérie et la Libye», a-t-il indiqué, signalant la nécessité d’attirer les Libyens vers nos plates-formes activant à Debdeb, In Salah et In Aménas, où des zones industrielles existent. L’Algérie doit donc se faire une place parmi les autres.