Renforcement de l’inclusion financière : Le rôle crucial des assurances
L’inclusion financière est devenue le centre d’intérêt du gouvernement qui a pris plusieurs mesures et adopté une démarche claire pour la réalisation de cette inclusion. Pour la promouvoir et la renforcer, l’épargne est considérée comme un levier important.
C’est à cette thématique qu’a consacré la revue L’Assurance son dernier numéro, affirmant que le secteur de l’assurance est en pleine effervescence et confronté à plusieurs défis. Chose qui a été soulignée par le secrétaire du Conseil national des assurances, Abdelhakim Benbouabdellah, dans l’éditorial intitulé : « Elargir l’Horizon ». Il a ainsi souligné la mobilisation des acteurs du marché national « pour moderniser et diversifier l’offre d’assurance, avec pour ambition de rendre ses services accessibles à une population, toujours, aussi plus large et diverse, qu’exigeante ». Selon lui, « en ouvrant la voie à un avenir durant lequel l’accès équitable aux services financiers devient une réalité pour tous ». « Cette somme d’initiatives redéfinit l’horizon de l’inclusion financière », a-t-il précisé.
Le rôle crucial du secteur des assurances dans le renforcement de l’inclusion financière en Algérie a été souligné par Assad Chabane, dirigeant de Finabi, cabinet spécialisé dans le conseil financier. « L’indicateur pertinent, qui mesure le rôle que devrait jouer le secteur des assurances pour renforcer l’inclusion financière, est la production des assurances de personnes (classique et islamique), son évolution dans le temps et son poids dans la circulation fiduciaire », a-t-il indiqué, signalant la hausse de la production des assurances de personnes, notamment islamique, en 2023, en comparaison à 2022.
Selon lui, l’institution de nouveaux produits et offres d’assurance islamique (assurance Takaful) peut contribuer à consolider l’inclusion financière, comme le confirment les chiffres. Il a dans ce sens signalé « une évolution de la production des assurances de personnes islamiques de 348,9% entre 2022 et 2023. Cependant, pour booster le rôle du secteur des assurances dans l’amélioration de l’inclusion financière, le dirigeant de Finabi a souligné la nécessité de « repenser la politique commerciale des compagnies d’assurances, d’encourager la création des assurtech ». L’objectif étant de capter plus de production via les véhicules digitaux et créer de nouveaux produits.
La revue L’Assurance, qui a consacré son dernier numéro à l’importance question de l’inclusion financière, a souligné le caractère prioritaire que revêt cette thématique. L’inclusion financière qui est, selon des experts, un système dans lequel les clients ont accès et peuvent utiliser, de façon durable, les services financiers qui correspondent à leurs besoins, fait partie des enjeux fondamentaux de toute politique économique efficiente, a-t-on précisé. L’Algérie a fait du chemin dans ce domaine, en améliorant l’indice multidimensionnel d’inclusion financière (IIF). Des réalisations mises en avant par le ministre des Finances, Faid Laaziz, selon lequel l’inclusion financière a enregistré des « résultats encourageants par rapport aux années précédentes ».
Cela s’est traduit par « l’amélioration des services et le renforcement de la couverture bancaire, et ce, grâce aux efforts des établissements financiers ». Le ministre qui dit que « l’épargne constitue un levier pour l’inclusion financière », appelle néanmoins à consentir davantage d’efforts, tout en s’adaptant aux derniers développements sur le plan international.
Le « rôle crucial » de la finance islamique dans l’inclusion financière a été également mis en avant par le chef de la division finance islamique au CPA, Mazari Sofiane, lequel a signalé son rôle dans la diversification et l’innovation des offres bancaires et financières. Il n’a pas manqué d’évoquer les défis spécifiques auxquels fait face l’Algérie en matière de bancarisation et l’importance de la digitalisation et de la réforme fiscale pour optimiser l’impact de la finance islamique.
L’éducation financière a aussi un rôle-clé à jouer dans l’inclusion financière. C’est dans cette optique que des campagnes de sensibilisation visant plusieurs franges de la société sont menées ici et là.
Le président de l’Union algérienne des sociétés d’assurance et de réassurance (UAR), Benmicia Youcef, avait, en s’adressant à un groupe d’enfants à l’occasion d’une journée portes ouvertes sur l’inclusion financière organisée la Bourse d’Alger, affirmé qu’ « ils sont la génération de demain » et qu’ « ils joueront un rôle essentiel dans l’avenir de l’inclusion financière ».