Plus de 9 000 actes de violences contre les femmes depuis février – Le Jeune Indépendant
-- -- -- / -- -- --


Nationale

Plus de 9 000 actes de violences contre les femmes depuis février

Plus de 9 000 actes de violences contre les femmes depuis février

Avocate et militante des droits de l’homme, Nadia Ait Zai a révélé qu’il y a eu un total de
9818  cas de violence commis à l’encontre des femmes depuis le début du confinement en février  dernier en Algérie.

S’exprimant lors de la rencontre intitulée «Paroles de femmes et engagement au féminin», organisée week-end par le bureau des Nations unies en Algérie dans le cadre de la «Campagne des 16 jours d’activisme contre la violence basée sur le genre 2020», Nadia Ait Zai a présenté le bilan d’une étude basée sur une enquête faite pour la première fois en Algérie.
C’est une première pour l’Algérie d’avoir engagé cette enquête en ligne et d’avoir collecté des données sur le fléau de la violence contre la femme, estime la militante.

«Il fallait collecter des données sur la continuité des services ainsi que sur la prise en charge des femmes et des filles victimes de violence, et ce en ciblant les ONGONG Une organisation non gouvernementale (ONG) est une association à but non lucratif, d'intérêt public, qui ne relève ni de l'État, ni d'institutions internationales assurant la provision des services avant de connaître l’ampleur du problème des cas recensés ainsi que leur réseau de référence», a-t-elle expliqué.
Pour cela, poursuit l’avocate, «il fallait identifier des associations et leur remettre le questionnaire pour qu’elles nous expliquent comment elles ont pu accueillir les personnes victimes de violence».

Notons que le questionnaire, conçu en langue française, a été élaboré par l’UNFPA, ONU SIDA et BCR. Il a été adressé aux 25 associations spécialisées sur la question des violences.

Selon la police,  5 835 plaintes pour cas de violence ont été recensés en neuf mois. Ce chiffre est basé sur un système d’information  fragmenté en catégories. C’est la violence physique qui apparaît en première position avec 4 183 cas. Il est suivi par les mauvais traitements et les insultes qui représentent 1 416 cas. En troisième position sont cataloguées les violences sexuelles avec 80 plaintes, le harcèlement de rue avec 79 plaintes, le harcèlement sexuel avec 58 plaintes, les homicides volontaires avec 25 cas, les enlèvements avec 12 cas, les coups et blessures avec 7 cas et enfin tentative d’homicide avec 5 cas.
On observe, selon cette liste, que les violences physiques arrivent en tête.
« Les auteurs de ces actes sont les époux, les frères, les amants et enfin les pères en dernière position», nous révèle l’avocate.

Le bilan de la police concerne le milieu urbain, précise l’avocate qui souligne que « les chiffres de la Gendarmerie nationale qui, elle, s’occupe du milieu rural ne sont pas connus.»

Par ailleurs, les associations ont recueilli 9818 appels de femmes en détresse depuis le début de la crise sanitaire. « Le confinement a fait en sorte que les couples ou la famille vivent cloîtrés dans l’appartement, et à ce moment-là, le psychologique prédomine les violences», a fait savoir l’avocate.

Elle souligne aussi que «les chiffres confirment que les femmes violentées parlent aux associations mais hésitent à aller déposer plainte à cause des contraintes sociales et des obstacles, notamment l’absence de logement, de travail ainsi que le manque de revenus».
Le nombre de cas de violence recensé par les associations depuis le début de la crise sanitaire est de
3160 cas pour les violences physiques et de 3117 cas pour les violences psychologiques.

Lors de cette rencontre, l’écrivaine algérienne Maissa Bey est intervenue dans une séquence de lecture d’extraits de son livre Nulle autre voix, sorti à la fin de 2018. Le roman raconte l’histoire d’une femme qui sort de prison après avoir  purgé une peine de 15 ans suite à l’assassinat de son mari parce qu’il lui faisait subir toutes sortes de violence.
La romancière se dit  intimement concernée par ce sujet et par toutes ces initiatives qui visent à mieux médiatiser ce phénomène.
«Ce qui me semble important aujourd’hui, est que nous pouvons mettre des  »noms » sur ces femmes qui sont violentées au quotidien parce qu’aujourd’hui la parole s’est libérée», conclut l’écrivaine.

Veuillez activer JavaScript dans votre navigateur pour remplir ce formulaire.

Cet article vous-a-t-il été utile?

Cet article vous-a-t-il été utile?
Nous sommes désolés. Qu’est-ce qui vous a déplu dans cet article ?
Indiquez ici ce qui pourrait nous aider a à améliorer cet article.
Email
Mot de passe
Prénom
Nom
Email
Mot de passe
Réinitialisez
Email