Relations Algéro-Africaines au SILA: Relancer les caravanes culturelles – Le Jeune Indépendant
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Culture

Relations Algéro-Africaines au SILA: Relancer les caravanes culturelles

Relations Algéro-Africaines au SILA: Relancer les caravanes culturelles

Lors de la 27e édition du Salon international du livre d’Alger (SILA), une conférence intitulée « L’Algérie et l’Afrique, caravanes culturelles » s’est tenue à l’espace Afrique, mettant en lumière l’importance des caravanes dans le renforcement des liens historiques, culturels et religieux entre l’Algérie et le reste du continent africain.

Animée par le Dr. Ahmed Djâafari, la conférence a rassemblé plusieurs spécialistes qui ont exploré les multiples facettes du rôle des caravanes dans la construction des ponts entre les peuples d’Afrique du Nord et d’Afrique subsaharienne. Le professeur Noureddine Chabani a détaillé les trois grandes périodes qui ont marqué l’histoire des caravanes, soulignant leur rôle essentiel dans la création de liens solides et durables entre les régions.

Le professeur Chabani a commencé par retracer les caravanes commerciales, premières à traverser le désert pour transporter des biens précieux, notamment de l’or. Ces échanges ont été porteurs non seulement de marchandises, mais aussi de cultures, de langues et de modes de vie. Selon lui, cette époque a permis la création de centres commerciaux florissants et la naissance d’une génération aux cultures mixtes, avec des liens renforcés entre les peuples du Maghreb et ceux du Sahel.

La deuxième phase qu’il a évoquée est celle des caravanes religieuses, notamment celles liées au soufisme. Ces caravanes transportaient des chefs spirituels et ont joué un rôle clé dans la diffusion de l’islam, particulièrement à travers les confréries soufies comme la Qadiriyya, la Rahmaniyya et la Tijaniyya. Ces courants spirituels ont renforcé les liens entre l’Algérie et l’Afrique, favorisant une solidarité religieuse et culturelle.

Enfin, la troisième phase est celle de l’ouverture géopolitique, avec les premières dynasties nord-africaines, telles que les Rostémides et les Zirides, qui ont cherché à établir des relations diplomatiques avec les royaumes d’Afrique subsaharienne. Un exemple marquant est l’envoi de l’envoyé spécial des Rostémides, Abderrahmane Ibn Rostem, au Mali, une mission qui symbolise les premières démarches diplomatiques entre les deux régions.

Le professeur sénégalais Saïd Boua Sidi a mis l’accent sur l’importance des confréries soufies dans le renforcement des relations entre l’Algérie et le Sénégal. Il a expliqué que la Qadiriyya, originaire de la région de Touat en Algérie, a joué un rôle fondamental dans la création d’une relation étroite entre les deux pays. Selon lui, « grâce à la région de Touat, les Sénégalais ont appris à aimer l’Algérie », soulignant l’impact durable de ce lien spirituel sur les relations bilatérales.

Pour le sociologue Mohamed Belhi, les caravanes ne se limitaient pas aux échanges commerciaux. Elles ont aussi été des vecteurs de liens politiques, sociaux et culturels. Belhi a insisté sur la nécessité de réactiver aujourd’hui ce modèle d’échanges pour renforcer les liens entre l’Algérie et l’Afrique, dans un contexte où le pays cherche à consolider sa présence et son influence sur le continent.

Le Dr. Ahmed Boussaid a également souligné le rôle stratégique des caravanes, qui traversaient des distances considérables entre Tlemcen, Touat et au-delà, pour tisser des relations solides avec l’Afrique subsaharienne. Il a rappelé que ces caravanes étaient souvent composées de savants et de religieux, qui ont non seulement participé à la propagation de l’islam, mais ont aussi véhiculé les valeurs et l’éthique algérienne, laissant une impression positive sur les populations africaines.

Les intervenants se sont accordés sur l’importance de valoriser et de redécouvrir cet héritage des caravanes comme un moyen de renforcer les liens entre les peuples. L’Algérie, pays de résistance et de solidarité, a toujours entretenu des relations solides avec l’Afrique. Dans le cadre des politiques actuelles, l’enjeu est de réactiver ces liens historiques pour favoriser des échanges économiques, culturels et diplomatiques.

L’Algérie, selon eux, doit continuer à jouer un rôle de modèle, en réactivant les traditions d’échange et de coopération qui ont marqué son histoire avec l’Afrique. À une époque où l’Algérie cherche à renforcer ses liens avec le continent africain, il est essentiel de prendre exemple sur le passé, en réactualisant ces caravanes, symboles de l’unité, de la solidarité et du partage des savoirs.

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