Relancer l’investissement et trouver des sources de financement : Les défis du nouveau gouvernement

La composante de l’équipe gouvernementale a été dévoilée mercredi passé. Un intérêt et une priorité accordée à l’économie apparaissent non seulement en la nomination d’un financier à la tête du gouvernement mais aussi au maintien de ce dernier dans son poste de ministre des Finances.
Le challenge pour cette équipe gouvernementale est grand, notamment concernant le volet économique, sachant que le pays traverse une situation financière difficile, accentuée par les retombées économiques de la crise sanitaire. Relance de l’investissement, financement, chômage…Quelle marge de manœuvre pour cette équipe en ces temps de disette financière ?
Le président de la République avait déjà fixé les priorités au Premier ministre Aymen Benabderrahmane lorsqu’il l’a reçu pour lui confier la formation du gouvernement. «Les questions futures seront économiques et sociales et sont liées aux finances, et vous êtes au courant de tous les dossiers financiers», avait-il fait savoir à l’argentier du pays, lequel garde son poste de ministres des Finances qu’il occupe depuis 2020. Il aura donc, avec son équipe, pour tâche prioritaire de redresser la situation socio-économique au moment où le pays traverse une grave crise. En effet, le pays traverse une crise socio-économique, qui est aggravée par la crise sanitaire de la Covid à l’issue incertaine. Le grand dilemme pour M. Benabderrahmane et son équipe est donc de redresser la machine économique. Mais comment faire ?
Pour l’économiste Brahim Guendouzi, il y a deux préoccupations fondamentales qu’il faut prendre en charge dès maintenant. Il faut relancer l’investissement et trouver les sources de financement. «La relance de l’investissement passe par la création d’entreprises, surtout que sur une année et demie de pandémie, il n’y a pas eu d’investissement», a-t-il indiqué dans sa déclaration au Jeune Indépendant, soulignant l’importance de l’investissement, une condition sine qua non pour retourner à la croissance économique. La deuxième préoccupation est, selon lui, de trouver des moyens de financement. «C’est le point noir de l’économie algérienne.
La priorité c’est de trouver des mécanismes de financement qui seront aptes à relancer l’investissement», a-t-il signalé, affirmant que les deux aspects mis en œuvre par les pouvoirs publics restent insuffisants. «L’ajustement des taux de changes (qui a engendré la dépréciation du dinar) et le financement monétaire (dans le cadre du programme de refinancement) sont insuffisants», a-t-il affirmé, rappelant la nécessité d’aller vers un financement en devise. «On a besoin d’un financement en devise», a estimé M. Guendouzi, signalant le refus des autorités d’aller vers l’endettement extérieur. Pour l’économiste, refuser ce mode de financement aura un impact sur les réserves de change, lesquelles devront supporter les dépenses en devise.
L’autre solution, selon l’expert, ce sont les investissements directs étrangers (IDE), bien que, a-t-il précisé, le contexte mondial ne permet pas encore un retour de ces investissements, d’autant que le monde entier est sous l’effet de récession économique en raison de la crise sanitaire. Le partenariat public/ privé est aussi un moyen à prendre en considération, selon l’enseignant universitaire.
Un mécanisme qui nécessite, a-t-il expliqué, un peu plus de temps car il faut revoir les textes juridiques et une expertise est nécessaire. Il a en outre souligné la nécessité de sauver l’emploi, ce qui se fera avec la création d’une croissance. «Certains n’ont plus de revenus. Le chômage touche les jeunes diplômés, sachant que le marché de l’emploi est fermé», a-t-il précisé.
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