Rejetant les deux projets de loi :Journée de protestation des syndicats le 28 février

Une trentaine de syndicats autonomes de la fonction publique, représentant plusieurs secteurs d’activité ont annoncé la tenue d’une journée nationale de protestation, prévue le 28 février prochain. Le choix de la date n’est pas anodin, puisqu’il qui coïncide avec l’ouverture des débats sur les deux projets de loi sur l’exercice syndical et au droit de grève.
Dénoncés par les syndicats, ces textes sont considérés, comme étant « une atteinte aux libertés syndicales ainsi que toutes les conventions internationales dans ce domaine ».
Réuni, ce lundi au siège du syndicat algérien des paramédicaux (SPA), les syndicats algériens autonomes ont décidé d’organiser une journée nationale de protestation dans tous les secteurs, après avoir épuisé toutes les voies et recours auprès des hautes instances.
Pour le coordinateur de la confédération des syndicats algériens (CSA), Djamel Ghoul cette décision de grève nationale est le résultat d’une « sourde oreille » de la tutelle interpellée à maintes reprises.
« Les deux communiqués rédigés par la CSA respectivement le 26 janvier et le 6 février dernier ont bien précisé la position des 14 syndicats de la fonction publique à savoir le refus catégorique des deux projets de loi syndicale et le droit de grève », exprimant « quelques réserves, à savoir le dépassement des lois de la République qui régit l’activité syndicale ainsi que toutes les conventions internationales dans ce domaine. Il est également question d’atteinte aux acquis syndicaux consacrés par les lois 14/90-02/90 ».
Il a expliqué que cette décision « purement syndicale » intervient avec le consentement de toutes les organisations syndicales présentes dans la réunion qui placent l’intérêt général en premier lieu.
Dans ce sens, il a ajouté « à chaque fois que l’Algérie a besoin de nous que ce soit lors du Hirak ou durant la pandémie de la Covid 19, nous avons répondu présents, laissant de côté nos préoccupations syndicales pour préserver l’intérêt général de notre pays. Aujourd’hui l’exercice syndical est en danger, il faut se mobiliser pour défendre ce que nous avons acquis à savoir les libertés syndicales ».
Ghoul a évoqué les augmentations auxquelles a appelé le président de la République qui selon lui « ne répondent pas totalement aux attentes des citoyens, à cause de l’absence de l’observatoire national du pouvoir d’achat auquel appellent ces syndicats, surtout suite à la hausse du taux de l’inflation et des prix des produits de consommation ».
« Nous avons laissé aux autorités compétentes suffisamment de temps pour annuler lesdits projets et leur revoir en associant les syndicats lors de leur élaboration, et ce après avoir saisi le président de la République Abdelamdjid Tebboune, le conseil constitutionnel, les parlementaires. Malheureusement c’est le silence radio » a-t-il déclaré.
« Nous sommes étonnés d’être informés par l’APN sur deux projets aussi importants, donc le circuit normal qui existe dans tout projet de loi n’a pas été respecté, puisque la concertation avec les partenaires sociaux, notamment les syndicats n’a jamais eu lieu » a indiqué Professeur Mohamed Yousfi, président du Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (Snpssp).
Il a fait savoir que ces deux projets mettent en danger les libertés syndicales, puisque les pouvoirs publics s’immiscent dans l’activité syndicale, notamment dans les organisations, les statuts syndicaux et les règlements intérieurs, alors que ceci est strictement interdit, rappelant que l’Algérie a signé les des conventions internationales dans ce domaine ».
Il a précisé que les syndicats ne sont pas des institutions de l’Etat et que l’exercice syndical est un droit constitutionnel. « tous les syndicats sont concernés parce qu’il y va de l’avenir des libertés syndicales et tout ce qui est activité syndicale et le travailleur algérien » a-t-il souligné.
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