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Nationale

Recyclage des eaux usées : 100 millions de m3 traités annuellement 

Recyclage des eaux usées : 100 millions de m3 traités annuellement 

Réutiliser les eaux usées épurées pour satisfaire des usages ne nécessitant pas de l’eau potable relève, ce mercredi, du bon sens. En Algérie, près de 100 millions de m3 d’eaux usées sont traitées chaque année par les stations d’épuration relevant de la Société des eaux et de l’assainissement d’Alger (SEAAL). Celles-ci peuvent être utilisées pour satisfaire de nombreux usages : agricoles, industriels ou encore environnementaux.  

Cette ressource précieuse nécessite d’être valorisée, au moment où le secteur, notamment celui de l’agriculture, connaît un déficit en eau quasi permanent. La pratique est d’ailleurs en plein essor partout dans le monde, mais qu’en est-il de l’Algérie ? Pour l’agro-écologue, Fattoum Lakhdari, l’Algérie devrait tirer profit des eaux recyclées pour atténuer la crise d’eau actuelle. 

Contacté par le Jeune Indépendant, Mme Lakhdari a affirmé qu’il est nécessaire de traiter les eaux usées et de favoriser leur réutilisation afin de préserver la santé publique et la ressource en eau. « Le recyclage des eaux usées traitées est un créneau important et un défi à relever par l’Algérie. C’est l’une des alternatives appropriées pour faire face au stress hydrique qui se manifeste ces dernières années par une raréfaction de la pluviométrie », a-t-elle recommandé. Mme Lakhdari a regretté le fait que des milliers de mètres cubes d’eaux usées partent dans l’environnement sans être utilisés. « Les volumes croissants d’eaux usées, dus aux nouveaux modes de production et de consommation des Algériens, peuvent présenter un véritable danger pour la santé de la population, mais aussi pour l’environnement », a-t-elle indiqué.  

L’agro-écologue a insisté sur l’importance de développer des ressources en eaux alternatives (non conventionnelles). Parmi ces dernières, elle site le recyclage d’eau traitée qui, selon elle, est une nécessité stratégique qu’il faut encourager, promouvoir et accompagner par des mesures concrètes, notamment à travers un encadrement juridique rigoureux, compte tenu du risque sanitaire qu’il ne faut pas négliger ainsi qu’à travers des mesures incitatives et un programme de vulgarisation et de sensibilisation. 

Sur ce dernier point, Fattoum Lakhdari mise sur la sensibilisation des agriculteurs qui, jusqu’à présent, évitent d’utiliser ces eaux traitées par crainte. « En plus des eaux des barrages et de la technique du dessalement de l’eau de mer, qui génère plus d’un milliard de mètres cubes d’eau potable par an, l’Algérie doit recourir à d’autres méthodes de mobilisation de cette denrée précieuse telle l’utilisation des eaux recyclées ». 

Cependant, l’ancienne directrice du Centre scientifique et technique sur les régions arides de Biskra a tenu à relever que les eaux épurées qui sortent des stations peuvent contenir des impuretés toxiques qu’il convient d’éliminer grâce à un traitement de finition avant utilisation. C’est pourquoi Mme Lakhdari a plaidé pour l’encouragement des scientifiques à faire des recherches pour affiner davantage les techniques d’épuration et arriver à avoir une eau qui soit comme son état naturel. 

Pour sa part, la SEAAL, dans un communiqué rendu public, a précisé que, à l’ombre du stress hydrique, les eaux épurées pourraient remplacer l’eau conventionnelle en matière d’irrigation et d’industrie dans l’objectif de préserver l’eau potable pour les tâches ménagères, a précisé la SEAAL. En termes de chiffres, l’entreprise a fait savoir que le volume des eaux usées traitées dans les huit stations d’épuration sises à Alger et Tipasa a atteint les 100 millions m3/année, produisant ainsi 40 000 tonnes de vase, ce qui représente une opportunité de valorisation dans les différentes activités industrielles et agricoles. 

Aussi, la SEAAL a appelé à la mise en place d’une stratégie de récupération verte et économique des matières qui résultent de l’épuration, laquelle consiste en l’utilisation de la vase dans l’agriculture comme fertilisant et dans le domaine industriel en tant que combustible.  

 

 



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