Recrudescence des cas Covid-19 : On remet les masques!

De plus en plus, les cas de contamination par la Covid-19 augmentent dans le pays, après une accalmie qui a duré des mois, permettant le retour à une vie normale. Il n’est pas exclu que les mesures de prévention dont la distanciation sociale et le port du masque seront réactivées dans les prochains jours.  

Afin d’éviter la dégradation de la situation, le ministre de la Santé, Abderrahmane Benbouzid, a appelé à la mobilisation du personnel médical, insistant sur le retour à l’application des anciennes mesures de protection dans tous les établissements hospitaliers.

Dans ce cadre, le ministre de la Santé a indiqué, lors de sa visite d’inspection dans certains établissements à Alger, que tous les services sont équipés pour faire face à une éventuelle nouvelle vague du coronavirus. Se voulant rassurant sur le fait qu’actuellement, la situation épidémiologique « n’est pas inquiétante », malgré l’augmentation enregistré du nombre de cas de contamination ces derniers jours, le ministre a rappelé avoir donné des instructions fermes aux différents directeurs de santé, à travers les wilayas du pays, pour entamer la préparation du personnel médical et des services hospitaliers.

De leur côté, les professionnels du domaine ont tiré la sonnette d’alarme quant au relâchement observé dans les gestes barrière, notamment en cette saison estivale et après l’Aïd-el-Adha. En effet, les appels à la prudence se sont multipliés afin d’éviter la dégradation de la situation sanitaire dans le pays, à l’instar du reste du monde.

Le professeur Riad Mahyaoui, membre du comité scientifique chargé du suivi et de l’évolution de l’épidémie en Algérie, avait d’ailleurs prévenu que « l’épidémie de la Covid-19 n’est pas terminée ». « La pandémie n’est sûrement pas finie, comme l’a affirmé l’Organisation mondiale de la santé (OMS) », a mis en garde le Pr Mahyaoui, au micro de Radio algérienne. « Actuellement, la situation sanitaire est sous contrôle. On est donc très à l’aise, malgré une légère hausse des cas ces derniers jours. Il faut néanmoins rester prudents », a-t-il ajouté.

Pour sa part, le président de l’Institut Pasteur d’Algérie (IPA), Fawzi Derrar, a déclaré ce mardi lors de son passage sur les ondes de la radio sétifienne que la Covid-19 n’a pas disparu. Il a ajouté : « Nous nous attendions à une émergence de mutations d’Omicron et c’est ce qui s’est passé à la fin du mois de juin, où cela a commencé à se propager à cause de l’abandon total des mesures préventives ». Fawzi Derrar a indiqué que « les jeunes sont plus immunisés contre le virus et le sous-variant BA.5, mais il est dangereux pour les catégories vulnérables, en particulier les personnes âgées et les personnes atteintes de maladies chroniques ».  Selon le directeur de l’IPA, seule la vaccination viendra à bout de la pandémie.

Des catégories non concernées par la prime Covid en ont bénéficié
En outre, et en marge de la visite du ministre, le premier responsable du secteur de la santé dans le pays a évoqué la prime Covid-19, indiquant que la septième tranche de cette prime est prête à être versée bientôt. Le ministre a assuré que c’était une question de temps et que les circonstances actuelles sont la cause de ce retard, à l’instar de la nomination du nouveau ministre des Finances.

Il a signalé, au passage, la consécration d’un budget important pour ce fait, conformément au décret présidentiel de mars 2020, qui stipule que la prime Covid est exceptionnelle. Il a révélé à ce propos que « certains travailleurs de la santé qui n’ont rien fait en cette conjoncture ont bénéficié de cette prime ». Notons que le ministre avait affirmé, au début de la pandémie, que « cette prime serait versée uniquement aux personnes qui se sont mises en danger et qui étaient aux premiers rangs pour affronter l’épidémie ».  

Pour rappel, le 31 mars 2020, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avait annoncé avoir signé un décret instituant l’octroi d’une prime exceptionnelle au profit des personnels des structures et établissements publics relevant du secteur de la santé, mobilisés dans le cadre de la prévention et de la lutte contre la propagation du coronavirus. 

La prime est servie mensuellement selon des montants forfaitaires allant de 10 000 DA au profit des personnels administratifs et de soutien, 20 000 DA pour le personnel paramédical et de 40 000 DA pour le personnel médical. Elle est servie pour une période de trois mois renouvelables. Son bénéfice peut être étendu à d’autres catégories de personnels mobilisés dans le cadre de la prévention et de la lutte contre la propagation du coronavirus.