Réconcilier les élèves avec les mathématiques : Les nouvelles orientations de Belabed  

Le renforcement de l’enseignement des mathématiques est une tendance que les autorités veulent imposer, vu le désintérêt des élèves, notamment du cycle secondaire, à l’égard des sciences exactes. C’est dans ce sens que le ministre de l’Education nationale, Abdelhakim Belabed, a souligné l’importance d’encourager les élèves à opter pour les filières mathématiques et maths techniques, « très prometteuses en matière de débouché». 

La promotion de l’enseignement des mathématiques et l’encouragement des élèves à opter pour les filières mathématiques et math-techniques sont une nécessité dictée par les développements technologiques, a indiqué M. Belabed, tout en soulignant l’importance d’inciter les élèves à choisir les filières mathématiques et les maths techniques, qui «offrent de «grandes perspectives et de débouchés à l’avenir».  

Il a affirmé à la faveur d’une visite de travail dans la wilaya de Tlemcen, que l’orientation « massive » des élèves vers les filières des mathématiques et maths techniques constitue un « enjeu majeur du ministère de l’Education, rappelant la nouvelle orientation de l’Etat visant à encourager les élèves à s’intéresser davantage et opter pour les filières mathématiques et techniques mathématiques 

Pour ce faire, il a mis l’accent sur l’organisation de campagnes de sensibilisation et d’information en direction des parents et des élèves pour leur expliquer les avantages et les horizons prometteurs que ces filières offrent en matière de débouchés aussi bien au niveau national qu’international. « La sensibilisation ne va pas prendre fin. Elle va se poursuivre », a-t-il indiqué. 

Faisant déjà état d’un faible engouement des élèves pour les filières mathématiques et math-techniques dont le nombre des élèves, se situe respectivement entre 2,68 % et 10 %, Belabed avait affirmé que son secteur s’apprêtait à « revoir les modalités d’orientation des élèves des trois cycles vers les filières mathématiques et math-techniques », en accordant la priorité à ces deux filières pour les spécialités universitaires. 

Le ministre avait rappelé, dans ce cadre, la stratégie élaborée par son département ministériel pour relancer l’enseignement des mathématiques et encourager les enseignants à s’y orienter, appelant à démontrer les caractéristiques esthétiques et créatives des mathématiques à travers l’organisation de concours, l’activation des matières d’enseignement et la création de clubs des mathématiques. 

 Le recul des filières mathématiques et maths techniques dans les lycées alarme la famille éducative, qui préconise des mesures afin d’inciter les élèves à s’intéresser à ces filières en régression depuis des années. En effet, ces deux filières attirent moins d’élèves et les titulaires d’un bac de la filière sont marginalisés, notamment, en ce qui concerne leur non-priorisation dans l’accès aux écoles supérieures. Cette situation a conduit à l’abstention des élèves dans l’orientation vers ces filières. 

Pour l’ancien professeur de mathématiques et pédagogue, M. Bachir Hakem, la branche math était, de tout temps, la plus difficile qui comprenait les élèves les plus brillants et le programme était purement matheux avec un volume horaire important et l’élève dès la seconde était orienté en math. « Même dans les années 80 l’étudiant qui étudiait en sciences exactes avait une bourse supérieure à celle des autres spécialités », a-t-il rappelé.  

Contacté par le Jeune Indépendant, M. Hakem a regretté le fait que ces dernières années et avec la mondialisation, l’étudiant qui choisit d’étudier les mathématiques avait peu de chance de faire d’autres spécialités que celles des sciences exactes. « Alors pour les encourager on leur avait promis qu’il pouvait faire médecine et on a même facilité le baccalauréat math qui était devenu plus accessible. De ce fait et malgré tous les efforts les scientifiques préfèrent la branche science », a-t-il indiqué. 

Le pédagogue a tenu à rappeler que tous les ministres qui se sont suivis ont voulu que les élèves optent beaucoup plus vers l’option mathématique. Pour lui, pour réconcilier les élèves vers cette branche, il faut opter pour la création de grandes écoles en Algérie pour permettre aux bacheliers de cette branche d’avoir plus de choix. Il faut aussi, préconise-t-il, leur ouvrir les portes vers les grandes écoles à l’étranger avec une prise en charge totale.  

Parmi les mesures permettant de valoriser ces deux filières, M. Hakem a suggéré l’orientation, d’abord, de manière pédagogique les élèves dès la seconde en 1as math comme auparavant, puis les filtrer en 2 as et augmenter le volume horaire des matières math et physique et faire de l’anglais une matière essentielle.