Réapparition du Covid : L’heure à la vigilance
Plusieurs cas de Covid ont apparu ces derniers jours en Algérie en cette période hivernal. Les cabinets des médecins sont plus que jamais sollicités par des patients présentant des symptômes de cette pandémie. Le protocole de soins est vite prescris par la majorité des médecins dont certains ajoutent des injections sous forme de corticoïdes. Le port du masque refait surface notamment dans les hôpitaux .
La mise en place de cellules de veille sanitaire dans chaque wilaya serait, ainsi, nécessaire pour suivre l’évolution du Covid. C’est ce qu’a préconisé ce dimanche , dans une déclaration au Jeune indépendant, le Dr Youcef Boudjelal, microbiologiste et président du Syndicat autonome des biologistes de la santé publique (SABSP).
Le Dr Boudjelal a fait savoir que « le Covid est toujours sous observation par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), en raison de sa nature évolutive et du nombre de ces mutations élevées ». Il a également relevé l’inquiétude de l’OMS quant au fait que ce virus représente toujours une menace redoutable, surtout pour les catégories vulnérables.
Il s’agit des personnes âgées de plus de 65 ans, des malades chroniques, des personnes immuno-dépendantes et des femmes enceintes qui ont de forts risques de développer les formes graves de la maladie.
C’est pourquoi le microbiologiste insiste sur le fait qu’« il est essentiel de relancer les cellules de veille sanitaire de manière permanente pour le suivi de l’évolution et des mutations du Covid, surtout qu’il risque encore d’évoluer durant les prochaines années ». Ces cellules seront chargées d’effectuer régulièrement des analyses afin d’assurer le contrôle et la prévention contre tout risque d’apparition d’un nouveau variant virulent et très pathogène.
En termes de situation épidémiologique actuelle, le Dr Boudjelal a déclaré que le variant JN1.1 est certainement présent en Algérie même si, pour le moment, il n’y a pas de déclaration officielle de l’Institut Pasteur d’Alger quant à la présence de ce variant sur le territoire national. Dans ce sillage, le spécialiste s’est désolé du fait que « malheureusement, en Algérie, nous n’avons pas d’études analysant le taux ou la nature de présence de nouveaux variants à l’échelle nationale ».
Il convient de noter que le président de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a récemment appelé les gouvernements à maintenir la surveillance et le séquençage du Covid. Il les a également invité à garantir l’accès aux tests, aux traitements et à des vaccins abordables et fiables. « Nous continuons également à appeler les individus à se faire vacciner, à se tester, à porter des masques, si nécessaire, et à garantir que les espaces intérieurs bondés sont bien ventilés », a-t-il insisté.
Le premier responsable de l’OMS a souligné que « bien que le Covid-19 ne constitue plus une urgence sanitaire mondiale, le virus continue de circuler, de se modifier et de tuer ».
L’OMS a constaté pour décembre une hausse de 42 % des hospitalisations et de 62 % des admissions en unités de soins intensifs par rapport au mois précédent. Des chiffres qui, selon le président de l’OMS, reposent sur les données de moins de 50 pays, pour la plupart européens ou issus des Amériques. « Il est certain qu’il y a des augmentations dans d’autres pays qui ne sont pas signalées ».
Pour sa part, Maria van Kerkhove, responsable technique du programme d’urgence sanitaire de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a révélé l’intersectionnalité du virus du Covid avec d’autres agents pathogènes respiratoires, en particulier la grippe. De plus, elle a signalé l’augmentation rapide de l’activité grippale dans l’hémisphère Nord, soulignant la nécessité, pour les personnes concernées, de se faire vacciner contre la grippe, sans oublier le rappel contre le Covid-19.
Par ailleurs, la responsable de l’OMS a souligné que le risque sanitaire mondial du Covid-19 persiste dans tous les pays. Selon elle, bien qu’il y ait eu une réduction drastique des décès liés à cette maladie, depuis le pic de la pandémie, environ 10 000 décès par mois sont toujours signalés. En outre, la responsable a soulevé des inquiétudes concernant l’émergence de syndrome post-Covid, également appelé Covid long affectant plusieurs organes.
Elle a expliqué que parmi les critères du Covid long, des symptômes tels que la fatigue sévère, des altérations pulmonaires, des problèmes neurologiques et des altérations cardiaques persistent de 4 à 12 mois, voire plus, après la phase aiguë de la maladie. Elle a précisé à ce sujet qu’« aucun traitement n’est disponible pour le moment car le Covid long est encore très récent ». Dans ce contexte, elle a mis l’accent sur l’importance de maintenir la vigilance, de s’attaquer aux impacts sur la santé mentale et de diffuser des messages de santé publique cohérents.