RCD : la cascade de démissions se poursuit
L’opération de désertion du parti du RCD se poursuit. Cette fois, c’est au tour de la section communale d’Iboudrarène de rendre le tablier. Ils sont 26 cadres et militants à remettre leur démission car, selon eux, « la vie d’un militant est devenue intenable au sein du RCD » .
Dans leur lettre de démission, signée en leur nom par Messaoudi Belkacem le 13 de ce mois (jeudi dernier), les désormais ex-membres de la section communale RCD d’Iboudrarène soulignent que : « Depuis quelque temps, la vie du militant est devenue intenable au sein du RCD, les avis des sections sont complètement ignorés par un groupe de personnes ayant fait main basse sur le parti, jouissant malheureusement de l’appui de quelques personnes influentes à la direction nationale. »
« Lors des élections législatives, signalent les démissionnaires, le choix des candidats s’est fait dans l’absence totale de transparence, bien que les militants avaient avisé la direction nationale des conséquences d’une liste composée de personnes indésirables par les militants et par les citoyens, ainsi que de l’absence de militants connus qui pouvaient assurer au RCD un résultat positif et même une majorité des sièges dans la région. » « Hélas, la voix des militants n’avait reçu aucune suite », peut-on lire dans le document signé par Messaoud Belkacem.
Les griefs retenus contre les dirigeants du RCD par les 26 cadres et militants d’Iboudrarène ne s’arrêtent pas là. Ils poursuivent effectivement ce qui est à interpréter comme une diatribe en ces termes : « Les résultats étaient sans surprise dans la wilaya de Tizi Ouzou, où le RCD, qui se réjouissait d’être la première force de la région après les élections de 2012, n’a obtenu que 3% sur le nombre d’électeurs, et à peine 12% des votants ; la liste bâclée a conduit le RCD à un échec sans appel ; ajoutez à cela qu’en dehors de la Kabylie, le RCD est quasiment rasé.
Le nouveau départ a été avorté pour n’avoir pas pris au sérieux les exigences des citoyens électeurs, et pour l’absence d’une véritable stratégie de campagne, le clan dirigeant le RCD a réussi l’échec, et continue à régner en maître pour « recommencer » un nouvel échec aux prochaines élections locales.
Dommage pour la mémoire de tous ceux qui ont été les honorables membres fondateurs du RCD à l’instar de Mustapha Bacha, Djaffar Ouahioune, Kamal Ould Hamouda, morts pour les valeurs du parti.
Dommage aussi pour ceux qui ont fait les frais de la politique totalitaire du parti. Hélas, il est temps pour nous de quitter le RCD, afin que ceux qui ont décidé aujourd’hui d’orienter la destinée du parti vers son extinction assument seuls devant l’histoire les conséquences d’une telle décision. » C’est par « vive la démocratie et vive la liberté de pensée » que les démissionnaires ont terminé leur déclaration.
Notons enfin en ce qui nous concerne que selon les observateurs et les avis émanant des milieux universitaires, il existe une force à Tizi Ouzou qui, depuis quelque temps, fait un travail de sape contre la famille politique du RCD.
Cette succession de démissions donne à penser, selon ces observateurs, qu’elle obéit à une logique d’un travail préparé avec beaucoup d’intelligence et depuis longtemps.
En d’autres termes, toutes ces démissions ne sont aucunement indépendantes l’une de l’autre : ce que le RCD est en train de subir n’est ni plus ni moins que la conséquence d’un règlement de comptes….