Rationnement de l’eau: cafouillage à la SEAAL

Après avoir annoncé, dans la matinée de ce lundi, un nouveau programme de distribution dans toutes les communes de la wilaya d’Alger visant la sécurisation et l’optimisation de la ressource en eau, la Société des eaux et de l’assainissement d’Alger (SEAAL) se rétracte, affirmant que ce nouveau programme est différé à une date ultérieure.
«Nous informons nos aimables usagers que le programme de distribution visant la sécurisation et l’optimisation de la ressource en eau est différé à une date ultérieure», a indiqué la SEAAL dans son communiqué, annulant ainsi le rationnement d’eau annoncé quelque temps auparavant.
Dans le communiqué initial, la société avait affirmé que toutes les communes de la wilaya d’Alger étaient concernées par un nouveau programme de distribution et qu’elles seront alimentées de 12h à 20h à partir d’aujourd’hui. La durée de ce rationnement n’a cependant pas été déterminée. L’information a vite circulé et les habitants de la capitale, alimentée en H24 depuis des années, se préparaient déjà à vivre un été rude, d’autant que l’alimentation en eau potable connaît déjà des perturbations dans plusieurs quartiers de la capitale.
L’annulation de ce rationnement annoncé dans la matinée de lundi intervient à la veille du début de la campagne électorale pour les législatives du 12 juin prochain.
La société avait, par ailleurs, affirmé que l’approvisionnement se ferait quotidiennement, en continu et de façon régulière, à partir de ce 18 mai, au niveau de toutes les communes d’Alger, dans le cadre de ce nouveau programme de distribution.
La SEAAL avait également fait savoir qu’un programme d’urgence avait été mis en place pour permettre d’améliorer cette situation, et ce en valorisant le stock de ressources souterraines à travers la réalisation de cent puits artésiens (forage), outre la reconfiguration et l’augmentation de la capacité de production de trois stations de dessalement d’eau de mer, notamment Nakhil Beach, Zéralda et Aïn Bénian.
La SEAAL, qui a rappelé qu’Alger était alimentée en eau potable à partir de 3 ressources, à savoir 60% par les eaux des barrages (eaux superficielles), 20% par les forages (eaux souterraines) et 20% par les eaux dessalées, a souligné la nécessité de consommer de manière rationnelle et d’être solidaire pour assurer la disponibilité de l’eau pour tous. Selon la SEAAL, c’est le manque de pluviométrie en baisse continue que connaît l’Algérie ces dernières années qui met le pays en situation de stress hydrique. «La baisse de la pluviométrie enregistrée durant les trois dernières années a provoqué un déficit dans la quantité d’eau superficielle stockée dans les barrages, engendrant une perte dans le volume de production de 340 000 m3/jour (de 1,2 million m3/jour à 860 000 m3/jour)», note-t-on.
L’Algérie, faut-il le signaler, est classée parmi les pays les plus touchés par la sécheresse. Selon une étude réalisée par IPEMed (Institut de prospective économique du monde méditerranéen), l’Algérie est classée parmi les pays les plus exposés à un stress hydrique à long terme sur le pourtour méditerranéen. Des signaux d’alarme sur la situation ont déjà été lancés par des spécialistes. Les barrages dont dispose l’Algérie ne sont pas tous remplis et certains sont presque à sec.
L’éventualité d’un rationnement de l’eau potable a déjà été évoquée par un responsable de l’Algérienne des eaux, qui avait mis en avant «le taux de remplissage des barrages dont le niveau national a baissé à 44% des capacités d’exploitation», avant d’être contredit par le ministre des Ressources en eau qui avait exclu cette «solution» pour économiser l’eau, du moins durant le mois de ramadhan. Le mois de ramadhan passé, disposons-nous aujourd’hui de moyens pour garantir l’approvisionnement en continu en eau potable, notamment en période des grandes chaleurs ?
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