Rareté des pluies: spectre d’une crise et course contre la montre
La rareté des pluies en Algérie annonciatrice d’une sècheresse a contraint le gouvernement à la mise en place d’un plan d’urgence qui s’appuie sur les stations de dessalement censées assurer l’alimentation en eau potable et éviter une crise sans précèdent notamment durant le mois de ramadhan et l’été, périodes à forte consommation .
C’est lors d’une réunion présidée ce mercredi par le ministre des Ressources hydrique, Karim Hosni, qu’un plan d’urgence a été établi pour éviter une crise de l’eau qui risque d’être pire que celle de l’année dernière et assurer un approvisionnement continu en eau potable pendant le mois de ramadhan et la prochaine saison estivale.
L’élaboration de ce plan d’urgence se veut une mesure pour anticiper la crise et trouver des solutions rapides afin de réduire les effets de la crise de l’eau, qui n’arrête pas de susciter des protestations auprès de la population dans de nombreuses régions du pays, notamment ces dernières années.
La crainte d’une véritable crise de la soif a poussé le ministère des Ressources en eau à tenir une réunion urgente et à présenter un plan d’action pour faire face aux imprévus qui pourraient affecter le stock de l’eau dans les barrages, lequel a connu une légère augmentation au cours du mois de novembre, sans parler des précipitations irrégulières qui ont affecté le niveau de remplissage des barrages et qui pourraient également créer une crise d’approvisionnement similaire à celle qui s’est produite les années précédentes.
A ce sujet, le ministre des Ressources en eau et de la Sécurité hydrique a ordonné d’accélérer l’achèvement de la construction de cinq stations de dessalement dans les wilayas de Tipasa, Boumerdès, Béjaïa, El-Taref et Oran. Chacune de ces stations assurera une quantité de 300 000 m3 par jour.
Dans son plan d’urgence, le ministère a souligné la nécessité de rationaliser les consommations, notamment au niveau des sièges des différents ministères et des grands centres qui connaissent un approvisionnement continu en eau potable, et ce sans interruption, contrairement aux communes qui sont soumises au rationnement et qui gèrent encore l’ancien système d’approvisionnement progressif, approuvé l’année dernière.
De nombreuses willaya et communes sont soumises depuis une année à un rationnement d’eau potable selon des tranches d’horaires qui varient en fonction du nombre d’habitants.
Karim Hosni a appelé aussi à régler les problèmes des fuites responsables du gâchis de quantités considérables d’eau. Il convient de souligner que le taux de remplissage des barrages en Algérie a atteint 32,58%, soit 2,3 milliards de mètres cubes, selon les dernières statistiques publiées par l’Agence nationale des barrages. Le pays a atteint 150 millions de mètres cubes, soit 8,86%, et 9 autres barrages sont pleins à plus de 80%, avec un volume de 1 milliard 242 millions de mètres cubes.