Rabah Madjer : «Aucun joueur local dans les 23, ce n’est pas normal !»
Un point d’exclamation (de la part d’un joueur qui sait de quoi il parle sans aller vraiment au fond de sa pensée) pour clore une phrase tout ce qu’il y a de plus laconique dans un contexte ne prêtant pas (en principe) à l’étonnement. Une interrogation aurait été plus judicieuse.
Non pas pour marquer une quelconque incompréhension mais de (surtout) reposer la question sur le pourquoi de l’absence de ce produit local à l’origine de bien des questionnements.
Il est ici (on le devine) question de l’avis d’un observateur avisé de la scène footballistique nationale, l’icône, l’inimitable Rabah Madjer qui semble s’interroger (on va maintenant droit au but) sur l’absence de joueur de champ dans la liste arrêtée par Gourcuff et appelée à défendre les couleurs de l’Algérie en CAN 2015.
La question s’impose-t-elle vraiment au moment où le débat, apparemment tranché, semble ne pas intéresser beaucoup de monde parmi les éternels algéro-sceptiques ne vendant pas cher, comme toujours, des chances des Verts dans le prochain tournoi africain ? L’ex-star de Porto, dont l’avis compte sans engager celui du staff technique dirigé aujourd’hui par le Français Gourcuff qui a ses propres critères de choix (voir, ci-dessus, notre rubrique « Prolongations »), dit, entre autres, qu’il est « dommage que dans la liste des 23, on ne trouve pas de joueurs locaux « .
Qu’il aurait « aimé en voir un ou deux. Au moins. » Trouve que « ce n’est pas normal » et craint que cela « décourage les joueurs issus de notre championnat. » Le sélectionneur national sait ce qu’il fait ? Madjer n’en disconvient pas et nous invite (fort heureusement pour un homme de sa classe qui ne parle jamais pour ne rien dire) avec ce « laissons Gourcuff travailler et on verra les résultats à l’issue de cette compétition » qui veut dire ce qu’il veut dire.
Une conclusion à valeur d’avertissement ? A Gourcuff de donner sa réponse en terres guinéo-équatoriennes en offrant à l’Algérie ce précieux trophée et nous rappeler aux bons souvenirs de cette belle soirée de Mars 90 où le capitaine Madjer le soulevait dans un stade du 5 juillet en délire. La meilleure des réponses même.