Quatre drones de combat MQ-9 seront livrés au Maroc
Le département d’État américain serait en train de négocier la livraison d’au moins quatre drones de combat MQ-9 au Maroc, a rapporté l’agence Reuters en citant des sources américaines.
Selon ces mêmes sources, des consultations avec le Congrès concernant cet accord devraient avoir lieu dans les prochains jours. Par contre, ces sources n’ont pas révélé si l’accord, en cours de préparation depuis plusieurs mois, était lié à la question de normalisation des relations entre le Maroc et Israël, conclu par la médiation américaine.
Reuters a indiqué que le département d’État américain a autorisé la vente de drones, «mais l’on ne sait pas si les responsables américains ont accepté de les exporter avec des armes». Le département d’État pourrait en discuter avec les membres du Congrès qui ne devraient pas bloquer un tel accord, selon l’agence.
Le drone de combat MQ-9B, développé par General Atomics, une entreprise de défense et de physique nucléaire basée en Californie, a une portée de plus de 11 000 km et peut scanner de vastes zones de mers et de déserts. Au mois d’octobre dernier, les États-Unis avaient signé un accord de coopération militaire d’une durée de dix ans avec le Maroc. Depuis des décennies, le Maroc et les États-Unis coopèrent étroitement sur le plan militaire. Récemment le Maroc a concrétisé l’achat aux États-Unis de 25 chasseurs F-16 et de 36 hélicoptères Apache ainsi que la modernisation de 23 F-16 Viper pour un montant global de neuf (9) milliards de dollars. La fabrication des F-16 a commencé, selon une note du constructeur Lockheed Martin.
Le Maroc a choisi les deux formules: l’achat de 25 unités neuves montées aux USA et équipées de technologies (radars, armements) et de 23 kits de modernisation pour sa flotte ancienne de F-16. Les livraisons des 25 F-16 neufs et des 23 F-16 Viper rénovés sont attendues en 2025. Le Maroc a aussi procédé à l’achat de missiles sol-air de type VL-Mica à la France pour 192,1 millions d’euros empruntés auprès de BNP Paribas.
En janvier le Maroc avait signé avec la France des contrats d’achat d’armements pour 400 millions d’euros. Outre les missiles VL-Mica. Le constructeur français Nexter a également conclu un contrat portant sur la vente de systèmes d’artillerie sur camion Caesar pour un montant de 170 millions d’euros, et de munitions pour 30 millions.
En plus de ces deux contrats, le constructeur Naval Group travaillerait sur un projet de maintenance des navires militaires marocains au port de Casablanca, à savoir trois corvettes Sigma vendues par le néerlandais Schelde en 2011 et 2013 en plus de la frégate multi-missions FREMM vendue en 2008 par la France.
Quelle contrepartie pour le Maroc ?
Le 22 septembre dernier, le Center for International Policy, basé à Washington, a publié un rapport sur les principaux fournisseurs et destinataires d’armes dans la région MENA entre 2015 et 2019. Il en ressort que le Maroc importe plus de 90 % de ses armes conventionnelles des États-Unis.
En se basant sur les donnée collectées par le Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI), le think tank américain soutient que les États-Unis sont le premier fournisseur du Maroc en armes conventionnelles au cours de la période étudiée avec un pourcentage de 91 %, qui devance ainsi Israël avec 78 %, l’Arabie saoudite avec 74 % et la Jordanie et le Liban avec 73 %.
Ces données confirment que le Maroc reste un client fidèle des États-Unis quant à la fourniture d’armes conventionnelles (avions de combat, navires, chars, véhicules blindés, bombes et missiles-mais pas les armes légères). La France, avec 9 %, et la Grande-Bretagne, 0,3 %, sont également des fournisseurs du royaume. Les États-Unis sont décidés à donner une portée «stratégique», selon les termes utilisés, à leurs relations avec le Maroc.
En contrepartie de son appui «stratégique», sécuritaire et militaire, le Maroc a bénéficié du soutien des Américains dans le dossier du Sahara occidental notamment au niveau du Conseil de sécurité de l’ONU. Les États-Unis et la France restent, pour le moment, du côté de Rabat mais, depuis longtemps, le Maroc sait pertinemment que la position américaine sur ce dossier varie du tout au tout selon qui occupe la Maison-Blanche, démocrates ou républicains. Car avec l’arrivée du démocrate Joe Biden à la présidence le 20 janvier prochain, la donne changera complètement.
Le royaume abrite chaque année le plus grand exercice militaire du continent, African Lion sous le commandement militaire américain pour l’Afrique (AFRICOM).