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Nationale

Moussi quatrième ambassadeur à Paris en cinq ans

Moussi quatrième ambassadeur à Paris en cinq ans
Ambassade d'Algérie à Paris

Quatre ambassadeurs en cinq ans : jamais l’ambassade d’Algérie à Paris n’a connu un turn-over aussi vertigineux. Moins de deux après son arrivée à la tête du plus important poste diplomatique de l’Algérie, Antar Daoud est rappelé pour céder sa place à un ancien numéro 2 qui a même eu à assurer l’intérim.

S’agit-il d’erreurs de casting répétées ou d’un malaise prolongé pour lequel on s’épuise à chercher le bon médecin ?
Il n’y a rien de comparable entre ceux qui se sont succédé au poste jusqu’au milieu des années 2000 et ceux de la dernière décennie. Qu’on en en juge : Abdelatif Rahal, Boualem Moussaoui, Redha Malek, Mohamed Bedjaoui, Mohamed Sahnoun, Djamel Houhou, Abdelhamdi Mehri, Messaoud Ait-Challal, Sid Ahmed Ghozali, Hocine Djoudi… Et puis Missoum Sbih Amar Bendjama, Abdelkader Mesdoua, Salah Lebdioui, Antar Daoud, Saïd Mouissi.

Ce n’est clairement pas la même catégorie. On est passé de grandes figures politiques, passées par l’école du mouvement national et charriant un potentiel de respectabilité, à des diplomates de carrière, plus préoccupés par les affaires consulaires que par les contacts avec les autorités françaises.

Premier  ambassadeur à Paris de la présidence d’Abdelmadjid Tebboune, Antar Daoud avait la délicate mission de dessiner les contours d’une nouvelle relation bilatérale après quatre mandats de feu Abdelaziz Bouteflika qui a tissé des liens solides avec tous ses homologues français. Il a sans doute échoué, n’anticipant même pas les propos du président Emmanuel Macron sur la « rente mémorielle » du pouvoir algérien et l’absence d’une nation algérienne sur l’axe paradigmatique de l’histoire avant l’arrivée de la colonisation française.

Sur le volet des affaires algériennes en France, Antar Daoud a réussi l’exploit de récupérer des biens de l’ancien Amicale confisqués par des particuliers. Il a réussi à asseoir un contrôle sur l’école algérienne de Paris et sur le dispositif ELCO (enseignement langue et culture d’origine) mais a eu moins de succès avec l’influente Grande Mosquée de Paris qui est dotée d’un statut d’association et dont le recteur est élu par l’assemblée générale et non nommé par décret ou désigné par cooptation.

Chems Eddine Hafiz, bien en cour à El Mouradia et au ministère de l’Intérieur à Paris, a non seulement préservé son périmètre d’interventions mais ne s’est pas privé de brouter sur le terrain de la diplomatie, en concurrent de l’ambassadeur.

Antar Daoud achève sa mission après une symbolique cérémonie à l’occasion du soixantenaire de l’indépendance. Il a appelé à une « vision rénovée » de la relation entre la France et l’Algérie dont il n’a pas défini la substance.

Il sera remplacé par son collègue de Madrid, Saïd Mouissi, ancien numéro 2 de l’ambassade ayant même eu à assurer l’intérim sous Abdelkader Mesdoua avant d’être nommé Consul général dans la capitale française.

Reconnu pour sa maitrise des dossiers, ce spécialiste de l’Afrique, proche du ministre des Affaires étrangères, sera sans doute plus réceptif aux recommandations de Ramtane Lamamra. La nomination de M. Mouissi est un signe que la relation avec la France sera, selon toute vraisemblance, coordonnée directement depuis la Butte des Annassers alors qu’on évoque une visite sous peu en Algérie d’Emmanuel Macron.

A Madrid, d’où il a été rappelé après les décisions jugées inamicales du gouvernement espagnol, il n’est pas immédiatement remplacé.



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