Quartier historique de la capitale: Diar El-Mahçoul sera converti en village d’artistes
Diar El-Mahçoul, quartier historique situé dans la capitale, s’apprête à entamer une nouvelle phase de son histoire. Sis dans la commune d’El-Madania, à proximité du Mémorial du martyr, ce site emblématique sera bientôt transformé en un village d’artistes. C’est ce qu’a annoncé, jeudi dernier, Mohamed Tarek Belaribi, ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville.
Lors d’une session au Conseil de la nation, consacrée aux questions orales, M. Belaribi a révélé qu’un groupe de travail multisectoriel, composé du ministère des Finances ainsi que celui de l’Intérieur et des Collectivités locales, planche sur un cadre juridique permettant de réhabiliter les anciens quartiers résidentiels. L’objectif est de préserver des sites comme Diar El-Mahçoul, tout en leur offrant une nouvelle vocation.
Cette initiative s’inscrit dans une stratégie plus large visant à moderniser les infrastructures de logement, tout en valorisant le patrimoine historique. Le ministre a précisé que « ce projet repose sur une approche participative, où les citoyens sont appelés à jouer un rôle actif dans la protection et la valorisation de ces espaces ». Le cadre en cours d’élaboration prévoit également des mécanismes financiers adaptés à chaque projet pour garantir sa viabilité.
Diar El-Mahçoul, construit à partir de pierre calcaire, est l’œuvre de l’architecte français Fernand Pouillon dans le mythique quartier populaire Clos Salembier, aujourd’hui rebaptisé El-Madania. Conçu pour répondre à la crise du logement des années 1950, ce quartier compte 1 392 unités résidentielles et une centaine de commerces répartis sur 37 immeubles.
Classé patrimoine culturel national depuis 2016, Diar El-Mahçoul a connu plusieurs campagnes de relogement au cours des dernières années. Notamment en 2011 et 2020, qui visaient à améliorer les conditions de vie des résidents, tout en préparant le terrain pour des projets de rénovation. Pour rappel, la dernière opération en 2023 a permis le déplacement de 150 familles.
M. Belaribi a rappelé que le processus de relogement des habitants restants est toujours en cours, mais qu’il dépend du rythme de construction des nouveaux logements destinés à les accueillir. « Une fois que tous les résidents auront été relogés, le quartier sera entièrement dédié à sa nouvelle vocation culturelle », a précisé M. Belaribi.
Selon le ministre, le plan de transformation de Diar El-Mahçoul en village d’artistes est une initiative sans précédent en Algérie. Ce quartier sera entièrement dédié à la création artistique une fois le relogement des habitants terminé. Les immeubles actuels seront convertis en ateliers artistiques multidisciplinaires, accueillant peintres, sculpteurs, musiciens et autres créateurs.
L’objectif est de faire de Diar El-Mahçoul un pôle culturel majeur, attirant aussi bien les artistes locaux que les amateurs d’art du monde entier. Ce futur pôle culturel comprendra également des galeries d’exposition, des espaces de rencontre et de partage, ainsi que des infrastructures adaptées pour promouvoir le patrimoine algérien sous toutes ses formes
Le premier responsable du secteur de l’habitat a tenu à souligner que la réhabilitation de Diar El-Mahçoul ne se limite pas à la modernisation de ses infrastructures. Elle vise aussi à préserver l’âme du quartier, en honorant son architecture unique et son rôle dans l’histoire sociale de la capitale. Ce projet s’inscrit dans le cadre du Plan d’occupation des sols n°70 de la commune d’El-Madania, qui a proposé, dès 2016, l’idée d’une reconversion culturelle.
M. Belaribi a également fait savoir que cette initiative s’inscrit dans un programme plus vaste de modernisation et de réhabilitation des infrastructures urbaines à travers tout le pays. Le projet aspire non seulement à redonner vie à des espaces anciens, mais également à favoriser une dynamique culturelle et touristique.
