Quand l’Algérie touche les étoiles: Les parcs naturels Tassili, Ghoufi et Djurdjura immortalisés sur Mars
Depuis le début du mois de décembre, des parties de la planète Mars portent officiellement les noms des célèbres parcs nationaux algériens : le Tassili n’Ajjer, le canyon de Ghoufi, et la chaîne montagneuse du Djurdjura. Une initiative unique rendue possible grâce au physicien algérien Noureddine Melikechi, membre de la mission martienne de la NASA.
Le scientifique parti d’Algérie en 1990, est aujourd’hui professeur à l’Université du Massachusetts Lowell aux États-Unis. Il a expliqué que son objectif était d’attirer l’attention sur la fragilité de la planète Terre. « Notre planète est fragile, et c’est un signal adressé au monde pour prendre soin de nos parcs nationaux, qu’ils soient en Algérie ou ailleurs », a déclaré Melikechi ce jeudi 12 décembre.
Ce dernier a notamment expliqué que l’attribution de noms algériens à certains sites martiens se justifiait par leur forte ressemblance avec certains paysages : «Le premier qui m’est venu à l’esprit, ça a été le Tassili n’Ajjer», a-t-il confié. «À chaque fois que je vois des photos de Mars, cela me rappelle le Tassili, et maintenant, quand je vois le Tassili, ça me rappelle Mars», a souligné le scientifique.
Trésors naturels algériens sur la carte martienne
En effet, le Tassili est un haut plateau aride du Sahara, caractérisé par des formations rocheuses qui surplombent des dunes de sable, classé par l’Unesco pour la présence de peintures rupestres qui remontent au moins à 12.000 ans.
Le canyon de Ghoufi, qui est un ancien site habité, aux pieds de l’imposant massif des Aurès, dans l’Est, a été le deuxième choix de Nourredine Melikechi. Selon lui, les habitations creusées dans la falaise, également classées au patrimoine mondial de l’Unesco, y témoignent de la résilience humaine.
«Ghoufi vous donne le sentiment que la vie peut être dure, mais que vous pouvez y arriver au bout du compte. Ces rochers ont survécu, la végétation a survécu et les humains aussi. Si vous regardez les images de Ghoufi, elles ressemblent à certaines zones de Mars et mettent en évidence le passage du temps et la façon dont les planètes changent», a développé le physicien.
Le troisième parc concerné, le Djurdjura, chaîne de montagnes enneigées située en Kabylie, à 140 km à l’est d’Alger. S’il ressemble nettement moins à Mars que le Tassili ou Ghoufi, Nourredine Melikechi l’a proposé pour rendre honneur à «la richesse des habitats naturels».
Selon le scientifique, le processus de dénomination a été lancé après l’atterrissage de l’astromobile «Persévérance» en 2021 dans une partie inexplorée de Mars. La zone avait alors été divisée en «quadrants» à baptiser avant de les étudier.
A noter qu’après l’annonce officielle faite par la Nasa en début de mois, le ministre de la Culture et des Arts, Zohir Ballalou, s’est félicité d’une «reconnaissance mondiale et historique» des richesses «naturelles et culturelles» de l’Algérie.
