Pyongyang menace d’unifier les deux Corées selon son propre scénario
La République populaire démocratique de Corée affirme « disposer de moyens » pour unifier la péninsule coréenne de manière unilatérale.
La Corée du Nord pourrait unifier la péninsule coréenne d’après son propre scénario si Séoul ne renonce pas à la politique de confrontation avec Pyongyang, rapporte lundi l’agence de presse nord-coréenne KCNA.
« Nous nous prononçons pour l’amélioration des relations entre le Nord et le Sud, pour la paix et la réunification, et ce n’est pas parce que nous ne voyons pas d’autres moyens d’unifier les deux pays et en raison d’un manque de force et de capacités », lit-on dans un communiqué diffusé par le Comité nord-coréen pour la réunification pacifique de la patrie.
« Si le groupe de marionnettes poursuit une confrontation insensée entre les deux systèmes, nous combattrons pour la réunification de manière unilatérale », indique le document.
Précédemment, le vice-chef de la commission présidentielle sud-coréenne pour la réunification nationale Jong Jong-Wook a déclaré que l’une des unités de la commission était chargée de préparer un projet d’« absorption » de la Corée du Nord. Il y a quelques jours, les manœuvres militaires Key Resolve et Foal Eagle des armées sud-coréenne et américaine ont poussé la Corée du Nord à lancer deux missiles balistiques à courte portée.
Konstantin Asmolov, expert à l’Institut de l’Extrême-Orient de l’Académie des sciences de Russie, dans une interview à Sputnik, appelle à ne pas diaboliser Pyongyang pour cette démarche et note que pendant les exercices militaires sera lancé un nombre beaucoup plus important de missiles, notamment à courte portée. Des unités militaires britanniques, françaises, australiennes et canadiennes participent également aux exercices.
Le 2 mars, la Corée du Nord a lancé deux missiles en direction de la mer du Japon, tombés dans l’eau après avoir parcouru 490 km. Le même jour commençaient des manœuvres militaires conjointes des États-Unis et de la Corée du Sud-les premières de l’année. Pyongyang a appelé Washington et Séoul à renoncer à leur conduite.
La réponse, négative, était bien prévisible, tout comme les réactions du Nord à ces exercices, considère Konstantin Asmolov : « Ces exercices ont lieu chaque année. Chaque année, les Nord-Coréens disent : « Ne commencez pas les exercices, c’est dangereux ». Chaque année, les Américains et les Sud-Coréens leur répondent : « C’est notre affaire ».
Chaque année, le gouvernement nord-coréen entreprend des contre-mesures comme le lancement de missiles à courte portée ou d’autres actions ostentatoires qui doivent montrer qu’ils ne vont pas simplement laisser faire. Maintenir cette tension profite aux États-Unis, parce que la Corée du Nord sert de justification à la présence militaire américaine dans toute la région. Et cette présence n’est pas dirigée que contre la Corée du Nord, mais contre la Chine ».