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Nationale

Propos d’Albares sur Hora 5 : « un non-sens et une supercherie » (diplomate algérien)

Propos d’Albares sur Hora 5 : « un non-sens et une supercherie » (diplomate algérien)

Les propos du ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, à travers lesquels il soutenait que la déclaration conjointe maroco-espagnole du 7 avril dernier était conforme à la position de l’Union européenne « est un non-sens et une supercherie ». C’est ce qu’a affirmé au Jeune Indépendant ce lundi 29 août un diplomate algérien proche du dossier.

Lors de son passage à l’émission « Hora 25 » de la radio espagnole Cadena SER, Albares a soutenu que la déclaration conjointe (maroco-espagnole) du 7 avril 2022 sur le Sahara Occidental est conforme à la position de l’Union européenne.

« Tout d’abord, nous constatons que la tentative de M. Josep Borrell (avec sa double casquette espagnole et UE) de dédouaner le gouvernement espagnol de sa nouvelle position sur la question du Sahara occidental, est en train de tourner à l’imbroglio espagnol, en raison notamment des pressions hystériques exercées par le ministre marocain des affaires étrangères tant sur le gouvernement espagnol que sur le haut représentant de l’UE et son service de l’action extérieure », a indiqué le diplomate algérien en réponse à une question du Jeune indépendant.

« Cependant, il est clair que le fait de dire que la déclaration conjointe (maroco-espagnole) du 7 avril est conforme à la position de l’Union européenne est un non-sens et une supercherie », a-t-il souligné.

Selon lui, l’Union européenne n’a jamais soutenu que l’initiative marocaine d’autonomie est la « base la plus sérieuse, réaliste et crédible » pour la résolution du conflit du Sahara Occidental.

« Bien au contraire, elle a toujours soutenu les efforts du Secrétaire général des Nations Unies et de son Envoyé personnel en insistant sur le fait que le statut final de ce territoire non autonome reste à déterminer dans le cadre du processus politique conduit sous l’égide des Nations Unies », a poursuivi ce diplomate en ajoutant que « toute interprétation volontairement biaisée n’est donc pas conforme à la réalité de la position de l’Union Européenne ».

Dans son intervention au cours de l’émission, le chef de la diplomatie espagnole a évoqué les relations avec l’Algérie basées, a-t-il dit, sur « les principes de bénéfice mutuel et de respect mutuel »

Pour le diplomate algérien « en raison du reniement du gouvernement espagnol de sa position traditionnelle de neutralité sur la question du Sahara occidental – reniement aggravé par son statut de puissance administrante de juré du territoire occupé du Sahara occidental-, l’Algérie a pris un certain nombre de mesures dont la suspension du traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération. Nous estimons que, pour le moment, « le bénéfice et le respect mutuels » dont parle le ministre restent largement à prouver », a-t-il fait observer.

« Pour mémoire, je rappelle qu’à aucun moment, les autorités algériennes n’ont été informées de ce revirement injustifiable opéré en violation flagrante de la légalité internationale alors même qu’au cours de cette même période les contacts téléphoniques se poursuivaient au plus haut niveau entre nos deux pays », a encore souligné ce responsable au sein de la diplomatie algérienne, précisant que « ceci n’a absolument rien à voir avec la notion de non-ingérence brandie maladroitement par le ministre espagnol mais plutôt avec la courtoisie et la considération élémentaires que suppose un tel traité d’amitié ».

A une question sur les propos du chef de la diplomatie espagnole qui assurait qu’en matière d’approvisionnements en gaz l’«Algérie est un pays fiable avec l’Espagne et tous les pays du monde », le diplomate algérien a répondu : « en effet, l’Algérie est un partenaire fiable qui a toujours honoré sa signature en ce qui concerne le respect de ses engagements portant sur les quantités contractuelles. Cela est connu et apprécié unanimement par l’ensemble de nos partenaires ».

Le même responsable a tenu cependant, à rappeler qu’il existe aussi des clauses dans les contrats conclus avec nos partenaires, comme la clause dite de bouleversement, qui consiste à réviser les prix à la hausse, en l’occurrence, pour tenir dûment compte de la réalité du marché du gaz telle qu’impactée aujourd’hui par la guerre en Ukraine. « Les partenaires traditionnels de Sonatrach ont accepté cette révision et il devrait en être de même pour le partenaire espagnol et ce, sur une base durable », a-t-il précisé.

Interrogé sur la réaction démesurée des autorités marocaines et des attaques menées par le palais royal contre la Tunisie et sa souveraineté suite à l’accueil du président sahraoui Brahim Ghali qui participait au sommet du Ticad, le diplomate a rappelé que « l’Algérie à l’habitude plus que quiconque de ce genre d’attaques méprisables qui sont commanditées par les hautes sphères ».

Selon lui, « les comportements erratiques, puérils et compulsifs qui alternent mouvement de menton de l’enfant gâté et pleurnicheries sont suscités par le naufrage d’une diplomatie agressive dont les ressorts sont l’intimidation, le chantage et la corruption et dont le seul résultat tangible est l’aggravation de l’isolement du Maroc au sein de son environnement régional ».

Et de conclure : « Aujourd’hui, on peut dire que le scénario de l’insularité de ce royaume n’est plus une vue de l’esprit. D’autant plus que la perspective d’une Union du Maghreb Arabe (UMA) restreinte est une option envisageable ».



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