Promotions immobilières : L’ONPI interpelle le président de la République
L’Organisation nationale des promoteurs immobiliers (ONPI) interpelle le président de la République afin d’intervenir pour lever les obstacles auxquels ils font face dans l’exercice de leur activité.
Dans une lettre adressée au président de la République, publiée dans les médias nationaux, l’ONPI interpelle le premier magistrat du pays. « Nous adressons un appel de détresse au Président afin d’intervenir et de trouver une issue à la grave crise que vivent les promoteurs immobiliers engagés dans la réalisation des programmes LSP », lit-on dans le document signé par le président du bureau de l’organisation, qui propose la création d’une commission de médiation. « Nous proposons la création d’une commission de médiation, ONPI-pouvoirs publics pour déterminer les raisons objectives qui ont conduit aux problèmes que connaît le programme LSP et trouver des solutions aux problèmes inextricables que nous vivons », est-il précisé, affirmant que les promoteurs immobiliers qui ont souscrit au programme de logements sociaux participatifs (LSP) sont dans la tourmente et leurs chantiers dans l’impasse.
Ces promoteurs immobiliers, qui disent « répondre à l’appel des autorités pour satisfaire une demande sociale pressante », ont affirmé qu’« ils se retrouvent aujourd’hui dans de graves problèmes ». Ils évoquent les « manquements et la confusion qui entourent les lois qui régissent la promotion immobilière », à savoir les lois 93-03 et 11-04. « La loi n’étant pas rétroactive, il est donc inconcevable qu’on mette en œuvre la loi 11-04, sans aucun texte d’application, alors que le programme LSP est essentiellement régi par la loi 93-03 », a-t-on souligné, tout en s’interrogeant : « Pourquoi on est-on arrivé là ? » L’ONPI pointe du doigt l’administration.
C’est cette dernière qui « est à l’origine de tous les retards dans la livraison des programmes du LSP à travers tout le pays », a-t-on noté dans la lettre adressée au président de la République, lequel est appelé à intervenir rapidement pour éviter que la situation n’empire.
Les questions financières liées au non-respect des engagements des acquéreurs, qui n’honorent pas les échéances de paiement, ont été également signalées par l’ONPI, laquelle a fait savoir que les promoteurs immobiliers se sont retrouvés ainsi à lutter contre un « monstre multicéphale ».
L’ONPI, qui dit avoir toujours alerté les pouvoirs publics et fait part des entraves qui retardent les délais de réalisation des programmes et qui influent sur la qualité des travaux et du suivi des ensembles bâtis, a indiqué que « les lourdeurs bureaucratiques ont généré des retards qui se comptent en années ». Il est anormal, a-t-on ajouté, qu’un promoteur soit amené à attendre un temps interminable avant d’obtenir des documents administratifs pour mettre en exécution ses programmes. « Une situation qui a fait subir aux promoteurs immobiliers engagés dans le programme du logement social participatif de graves préjudices alors que nous n’avons aucune responsabilité dans les retards qu’accusent les programmes du LSP.
L’organisation des promoteurs immobiliers, qui dit détenir les documents déposés et les réponses données par l’administration, se dit à la disposition du président de la République pour de plus amples informations, notant que personne n’est gagnant dans cette situation.
Notons que plusieurs projets de logements LSP accusent des retards importants. Chose qui a fait réagir la tutelle. En effet, lors d’une réunion d’évaluation du premier trimestre de l’année 2022, le ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville avait fait savoir que pour ce qui est de la formule Logement promotionnel aidé (LPA et ex LSP), de nombreux promoteurs ont failli à leurs engagements envers les souscripteurs, affirmant que l’Etat n’abandonnera pas ces derniers.