Prolifération des parkings sauvages : Racket au grand jour

Les parkings sauvages pullulent dans toutes les communes d’Alger et sa périphérie. En dépit des lois promulguées et des opérations menées par les services de sécurité pour tenter d’éradiquer ce phénomène, la situation ne fait qu’empirer et les citoyens ne savent plus à quel saint se vouer. C’est ce qu’a constaté le Jeune Indépendant lors d’une tournée dans plusieurs quartiers d’Alger.
Ces parkingeurs illégaux occupent les espaces publics et imposent aux automobilistes leur diktat au risque de se voir agressés en cas de refus de payer sa place de stationnement.
Stationner dans la capitale demeure un grand souci pour les automobilistes algérois, qui se retrouvent contraints de débourser 100 DA à chaque stationnement sur la voie publique, ce qui représente un budget non négligeable, notamment pour les petites bourses.
Le gain d’argent facile motive la prolifération de ces parkings sauvages. Trottoirs, ruelles et même les places de stationnement dans des cités sont exploités anarchiquement par des groupes de jeunes et transformés en parkings. Tous les moyens sont bons pour racketter les automobilistes, quitte à user de la force.
A Draria, sur les hauteurs d’Alger, des jeunes sont dispersés de part et d’autre de la contre-allée de la rue de Oued Romane, l’avenue principale de la petite ville où se trouvent des restaurants et des magasins, pour imposer aux automobilistes de payer contre une place de stationnement 200 DA.
« Dans tous les pays du monde, on sort en famille pour se distraire et passer un bon moment, sauf en Algérie, où les sorties familiales peuvent se terminer en cauchemar si on s’entête à ne pas se laisser faire et à refuser de payer la place de parking », s’est indigné Mustapha, 38 ans, rencontré en train de négocier avec l’un des jeunes qui occupent l’espace public pour réduire le prix à 50 Da au lieu des 200 Da demandés.
Interrogé par Le Jeune Indépendant sur ce tarif hautement exagéré, le jeune « parkingueur » explique « que celui qui mange dans un endroit pareil peut également payer cette petite somme dérisoire par rapport à la facture du restaurant ». Cet étonnant raisonnement est résumé dans une même réplique répétée par les autres membres de « ce groupe de parkingueurs organisé ».
À Alger-centre, le constat est le même dans la majorité des quartiers visités par le JI. A chaque coin de rue, un jeune se pointe faisant semblant de guider les automobilistes qui garaient leurs véhicules, pour leur demander par la suite de régler avant de partir « la facture » du stationnement.
Pas loin de la maison de la Presse Tahar-Djaout, profitant de l’absence de parkings règlementaires dans les parages, des jeunes imposent le tarif de 100 dinars pour pouvoir garer en « toute tranquillité et sécurité ».
« Je n’ai pas les moyens pour payer ma place de stationnement tous les jours », a affirmé Amina, une journaliste qui gare sa voiture dans le quartier voisin, faute de place de stationnement à l’intérieure de la maison de la Presse.
Pour cette journaliste, c’est le calvaire au quotidien avec ces jeunes, qui s’en prennent, avec menaces, insultes et des fois violences physiques, à tous ceux qui demandent un ticket de parking ou refusent de payer.
Ces violences restent impunies, et les cris de détresse des citoyens ne trouvent pas de réponses de la part des responsables locaux. Malgré les promesses d’endiguer ce fléau, le parking sauvage subsiste toujours, au grand dam des automobilistes.
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