Projet de loi de finances pour 2025 : Les orientations de Tebboune
Peu après sa réélection, le Président Abdelmadjid Tebboune s’est attelé aux premières mesures de mise en œuvre de ses engagements électoraux, en présidant une réunion préparatoire consacrée aux grandes orientations relatives au projet de loi de finances (PLF) pour 2025.
Cette première réunion préparatoire, tenue jeudi, a pour but « la définition des grandes orientations relatives au PLF 2025, devant être au diapason des décisions économiques et sociales pour lesquelles s’est engagé le Président de la République lors de sa campagne électorale pour la présidentielle du 7 septembre 2024 », a indiqué communiqué un communiqué de la présidence de la République.
Cette réunion, qui coïncide avec la rentrée sociale, a vraisemblablement permis de définir les bases d’une loi de finances visant à relever les défis de la relance économique et à renforcer les mesures sociales. Le projet de loi de finances pour 2025 devra donc intégrer les engagements pris par le Président Tebboune lors de la campagne électorale.
Le Chef de l’Etat s’était engagé à entreprendre des réformes pour la relance économique, la réduction de la dépendance aux hydrocarbures, et la création d’emplois pour les jeunes. Le PLF mettrait également l’accent sur l’amélioration des services publics dans des secteurs clés tels que la santé, l’éducation, le logement, ainsi que le soutien à des secteurs stratégiques comme l’agriculture, l’énergie et l’innovation.
Durant sa campagne électorale, le Président avait également annoncé des augmentations de salaire, des pensions de retraite, de l’allocation chômage et autres. Cela tout maintenant les équilibres financiers de l’Etat. Ce qui va nécessiter des études minutieuses pour définir et allouer les budgets nécessaires à chaque rubrique sans compromettre les équilibres financiers.
La réunion survient après la décision de Tebboune de maintenir en fonction le gouvernement dirigé par Nadir Larbaoui, malgré la démission symbolique présentée par celui-ci après les élections. Cette décision vise à « assurer une continuité dans la gestion des affaires publiques, notamment en cette période de rentrée sociale et dans le cadre des travaux de préparation du PLF 2025 », avait expliqué Larbaoui au sortir de son entrevue avec le Président mardi dernier, jour de l’investiture de Tebboune pour le second mandat. Le Premier ministre et son gouvernement sont ainsi chargés de piloter la préparation de la loi de finances, un texte clé pour l’avenir économique et social du pays.
Le Président avait également, lors de sa campagne électorale, mis en avant les projets d’investissement qu’il faudra financer, sur fonds propres algériens ou en partenariat, tous secteurs confondus. Dans le secteur agricole, il a mis l’accent sur l’autosuffisance de l’Algérie d’ici 2026, tout en soulignant les avancées significatives dans le secteur, précisant que le pays prévoit d’atteindre l’autosuffisance en blé dur en 2025 et en orge et maïs en 2026. Dans ce sens, les enveloppes financières seront certainement à prévoir au profit des agriculteurs, les acteurs-clés de la réussite des projets dans le secteur. Le Président vise à porter la contribution de l’industrie au produit national brut à 12 % d’ici la fin de son mandat. Pour cela, il faudra également consentir des investissements notamment en matière d’équipements agricoles et industriels qui constituent une bonne partie du montant des importations.
Dans le cadre des investissements, près de 9 000 projets ont déjà été enregistrés auprès de l’Agence algérienne de promotion de l’investissement (AAPI), avec un objectif de 20 000 projets d’ici 2029. Parallèlement, le Président ambitionne d’élever le PIB à 400 milliards de dollars d’ici 2027 et d’augmenter la part de l’industrie dans ce PIB de 5 % à 12 % d’ici 2029.
Tebboune a promis de moderniser l’économie et de créer des emplois pour les jeunes, avec l’objectif de faire passer le nombre de start-ups de 8 000 à 20 000. Il a également annoncé la création de 45 000 nouveaux postes d’emploi. Le Président s’est engagé à poursuivre la construction de 2 millions de logements, en augmentant l’aide à la construction d’un logement rural à un million de dinars. La gestion des ressources en eau est également une priorité puisque l’Etat prévoir de réaliser de nouvelles stations de dessalement outre celles existant.
Enfin, Tebboune a souligné la nécessité de diversifier l’économie pour réduire la dépendance aux hydrocarbures et favoriser le développement de nouveaux secteurs de croissance, notamment l’agriculture, avec un projet d’extension des surfaces irriguées à un million d’hectares. ce qui nécessite des budgets colossaux.