Profanation du Coran à La Haye : L’Algérie condamne fermement
L’Algérie a fermement condamné, ce mercredi, la tentative d’atteinte aux symboles de l’Islam suite à un grave dérapage d’un responsable d’extrême droite qui a déchiré un exemplaire du Saint Coran à La Haye (Pays-Bas), appelant les gouvernements des pays concernés à prendre les mesures nécessaires pour empêcher ces actes de provocation. C’est ce qu’a indiqué un communiqué du ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger.
L’Algérie a de nouveau exprimé sa condamnation face à « la répétition de ces actes de provocation qui ont de graves conséquences sur la paix sociale », appelant les gouvernements des pays concernés à « prendre des mesures juridiques et pratiques nécessaires pour interdire et réprimer l’atteinte aux symboles religieux, lutter contre les discours de la haine et l’extrémisme, et à œuvrer à faire prévaloir les valeurs de tolérance et du vivre ensemble », précise le communiqué.
Pour sa part, les Nations Unies ont qualifié l’autodafé d’exemplaires du Coran en Suède et aux Pays-Bas d’acte »irrespectueux et irresponsable », a indiqué la porte-parole du Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’ONU, Ravina Shamdasani.
« Ce comportement est totalement irrespectueux et irresponsable », a déclaré Shamdasani hier à l’agence de presse turque Anadolu.
« L’ONU promeut la diversité et le respect mutuel. Les dignitaires politiques et religieux jouent un rôle important pour faire entendre leur voix contre le fanatisme. Ils doivent comprendre que la violence ne doit pas être justifiée par la provocation », a-t-elle ajouté.
Pour rappel, le responsable du mouvement néerlandais du groupe d’extrême-droite anti-Islam « Pegida », Edwin Wagensveld, a déchiré et profané, lundi dernier, un exemplaire du Coran devant le siège du Parlement à La Haye.
L’incident intervient après que le responsable d’un parti d’extrême-droite, le Suédo-Danois Rasmus Paladan, ait brûlé, samedi dernier, un exemplaire du Coran devant l’ambassade de la Turquie à Stockholm et ce sous protection policière qui a empêché les citoyens de s’approcher de lui pendant qu’il commettait son forfait.
Ces actes abjects et provocateurs ont suscité des vagues d’indignation et de vives condamnations dans le Monde arabe et islamique. Des autorités religieuses, comme Al Azhar en Egypte, ont dénoncé ces atteintes et lancé des appels au boycott des produits venant de ces pays. Les actes de profanation du Coran dans certaines régions en Europe se multiplient dernièrement. Pour les observateurs, le plus inquiétant, c’est que ces atteintes au texte le plus sacré pour plus d’un milliard et demi de musulmans sont parfois autorisées par les autorités publiques. Certaines ont eu lieu sous la protection de la police.
Les autorités de ces pays, comme en Suède, avaient mis en avant la « liberté d’expression » pour justifier la non-interdiction de cet acte provocateur. Des actes similaires ont eu lieu simultanément dans les villes de Malmö et de Linköping dans ce même pays nordique.
Edwin Wagensveld, responsable de la branche hollandaise de l’organisation anti-Islam Pegida, a déchiré un exemplaire du Coran, devant le bâtiment du parlement néerlandais à La Haye.
Ses motivations n’ont pas été précisées. Sur une vidéo qu’il a partagée sur les réseaux sociaux, on le voit déchirer des pages du livre saint et marcher dessus sous le regard de policiers. Selon les médias locaux, la police l’a autorisé à déchirer le Coran, mais pas à le brûler. Néanmoins, il a brûlé par la suite les pages qu’il a déchirées.