Production locale du vaccin anti-Covid Sputnik V : Tebboune veut aller vite

L’Algérie fabriquera le vaccin anti-Covid Sputnik V avant la fin de l’année en cours. C’est ce qu’a affirmé le président de la République, rappelant que la fabrication des vaccins en Algérie n’est pas choses nouvelle.
Lors de son discours à la nation, Abdelmadjid Tebboune, qui a évoqué la situation sanitaire du pays, a confirmé la fabrication locale du vaccin russe anti-Covid et évoqué les délais de la concrétisation de ce projet. «Le vaccin russe anti-Covid, Sputnik V, sera fabriqué en Algérie dans 6 à 7 mois», a-t-il précisé, assurant la faisabilité de la chose.
«Il existe bien évidemment des personnes sceptiques mais nous avons convenu avec nos amis russes de fabriquer ce vaccin», a-t-il souligné, mettant en avant l’expérience de l’Algérie dans la fabrication des vaccins. «La fabrication de vaccins en Algérie n’est pas chose nouvelle.
C’est vrai qu’il s’agit d’un vaccin spécial, mais il existe différentes méthodes pour sa fabrication, soit par la matière brute ou autres», a expliqué le Président, qui a tenu à saluer les efforts et la conduite des citoyens face à cette pandémie. Chose qui a notamment permis, selon lui, d’asseoir une harmonie dans notre lutte contre le virus.
C’est donc au mois d’août ou au mois de septembre que ce projet se concrétisera. Le partenaire des Russes est déjà connu ainsi que l’unité de sa fabrication. C’est pour le groupe pharmaceutique généraliste algérien Saidal qu’on a confié cette mission, compte tenu des moyens humains et techniques dont il dispose.
C’est d’ailleurs ce qu’avait affirmé, il y a quelques jours, le ministre de l’Industrie pharmaceutique, Lotfi Benbahmed, qui avait rappelé que le Fonds russe d’investissement direct (RDIF), qui exploite la commercialisation du vaccin russe, avait classé l’Algérie comme l’un des pays disposant de capacités pour la production de ce vaccin.
La fabrication locale de ce vaccin se fera, faut-il le signaler, en deux étapes. En premier lieu, la fabrication du Sputnik V se fera à partir de la matière première devant être fournie par la partie russe, pour ensuite passer à la production de la matière première en Algérie pour produire localement ce vaccin.
Deux commissions, qui devraient se charger de l’organisation des moyens industriels pour le lancement de la production et traiter le volet biotechnologie ainsi que les intrants nécessaires à la production de la matière première, ont été installées, selon les précisions du ministre. Celui-ci a affirmé que ces dernières vont travailler en collaboration avec les experts russes pour la mise en place de la plate-forme de production.
La wilaya de Constantine a été choisie pour être le lieu où sera fabriqué le vaccin. Mohammed Bekkat Berkani, membre du comité scientifique chargé du suivi de l’épidémie du coronavirus a confirmé l’information.
S’exprimant sur les ondes de la radio de Sétif, il a évoqué la visite du président de l’Agence nationale de la sécurité sanitaire, qui s’est rendu récemment dans cette wilaya afin de choisir le site devant abriter l’usine qui fabriquera ledit vaccin d’ici à quelques mois. Il a, à cette occasion, mis en avant les compétences algériennes qui, selon lui, sont à la hauteur pour relever ce défi.
Des compétences qu’il faut impérativement impliquer dans cette démarche si l’on veut concrétiser ce projet. Le professeur Idir Bitam a d’ailleurs appelé à l’intégration des chercheurs permanents dans cette démarche. «S’il n’y a pas d’intégration de ces derniers dans la fabrication du vaccin, ça va tomber à l’eau, je vous assure», a-t-il déclaré mercredi passé sur les ondes de la Chaîne 3.
Ainsi, les délais étant fixés, on s’interroge sur la possibilité de concrétiser ce projet, qui n’est pas des moindres, et sur les moyens financiers sachant que le pays traverse une situation financière délicate.
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