Prix du poulet et des œufs : Une hausse proche du niveau record

Après avoir marqué une légère baisse durant les derniers jours, les prix des œufs et des viandes blanches, particulièrement celui du poulet, repartent à la hausse et se situent proches de leurs niveaux record. Force est de constater que toutes les mesures prises afin de stabiliser les prix de la volaille n’ont pas porté leur fruit.

C’est une situation sans précédent que connaît le marché de la viande blanche. Les prix ont flambé jusqu’à se rapprocher de ceux de la viande rouge. En effet, le prix du poulet oscille entre 500 et 550 DA le kilo tandis que le plateau des œufs a dépassé les 600 DA, soit plus de 20 DA l’unité.

Ce qui suscite un sentiment de colère et de ras-le-bol chez les ménages algériens. Les salaires de ces derniers sont soumis à rude épreuve, notamment, avec la hausse des prix que connait la majorité des produits alimentaires. Les ménages n’arrêtent pas d’exprimer leur inquiétude face à cette inflation. La question qui se pose est de savoir quelles sont les raisons derrière cette augmentation soudaine et vertigineuse.

Une virée dans différents points de vente de la capitale renseigne sur cette augmentation sensible des prix du poulet et des œufs comparativement aux jours précédents. Dans certains magasins, un plateau d’œufs est cédé à pas moins de 600 DA. Parfois le prix est revu à la hausse, en fonction des endroits. Idem pour le poulet, il est affiché chez un bon nombre de boucheries à plus de 530 DA le kilo.

Les citoyens, pour qui le poulet est de venu l’alternative à la consommation de la viande rouge, s’indignent face à une cette augmentation « inexplicable ». Pour Laila, mère de famille, acheter de la viande rouge qui peut atteindre parfois plus de 2 000 DA/kg, c’est hors de sa portée. « On n’a pas le choix, on remplace la viande rouge par du poulet, mais là c’est trop cher encore. Je ne comprends pas cette augmentation », a-t-elle déploré, avant d’ajouter que «je me suis contentée d’acheter deux cuisses à 350 DA/kg ».

« Je me demande où sont passés les agents de contrôle, les autorités concernées et les agents du ministère du Commerce ? », a-t-elle dit. « Si cette situation ne changera pas, je boycotterais ce produit, car c’est exagéré », a-t-elle dénoncé.

Plusieurs motifs sont avancés pour justifier l’augmentation fulgurante du prix du poulet. Il s’agit de la hausse des prix des matières premières, notamment le maïs et le soja, celle des intrants biologiques et enfin l’absence de régulation efficace de la filière avicole.

La Fédération nationale des aviculteurs avait évoqué une « crise en termes d’alimentation de l’élevage survenue en août dernier ». Il s’agit, précisément, de « la rareté du maïs, qui affecte négativement le marché de la volaille, ce qui peut entraîner une augmentation des prix et une pénurie de produits », avait précisé la Fédération, évoquant la canicule qui a causé d’importantes pertes et empêché la majorité des éleveurs à produire.

De son côté le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Abdelhafid Henni, avait contesté la justification avancée par les éleveurs et les revendeurs qui blâment l’augmentation du prix de l’alimentation pour la volaille. Selon lui, les prix des composants clés tels que le maïs et le soja, n’ont pas subi de modifications significatives pour justifier une telle hausse.

Le ministre a pointé du doigt les pratiques spéculatives de certains acteurs du marché. Il a évoqué les manipulations et les fixations de prix quotidiennes « par téléphone », loin de toute régulation ou transparence. Ces méthodes, non seulement ébranlent la stabilité des prix, mais elles portent également atteinte à l’éthique commerciale et à la confiance des consommateurs.

Pour faire face à cette situation, Abdelhafid Henni affirme sa détermination à adopter des mesures strictes pour contrer cette tendance haussière et assurer l’accessibilité des viandes blanches à des prix raisonnables.