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Lifestyle Santé

Prise en charge des malades atteints de cancer : L’apport important des psychologues

Prise en charge des malades atteints de cancer : L’apport important des psychologues

Le rôle majeur des psychologues cliniciens dans le protocole thérapeutique des malades atteints de cancer en général et celui des femmes atteintes du cancer du sein en particulier a été mis en exergue, ce dimanche, à l’Institut national de santé publique (INSP).

A l’occasion d’une journée d’étude consacrée à la prise en charge psychologique des malades atteints de cancer mais également du personnel soignant des services d’oncologie, organisée dans le cadre d’Octobre rose, mois de sensibilisation au cancer du sein, de nombreux spécialistes ont mis en relief l’importance du soutien psychologique dans la guérison de ces malades ainsi que l’importance de la prévention du stress et de l’épuisement professionnel du staff médical pour assurer une meilleure prise en charge des patients .

Dans son intervention intitulé « Le cancer douloureux : prise en charge psychothérapeutique », le Dr Baraka, du service de consultation douleur au Centre Pierre-et-Marie Curie (CPMC) d’Alger, a souligné que « le soutien psychologique est un soin indissociable au traitement du cancer du sein », enchaînant qu’« il est important d’aider les patientes à comprendre au mieux ce qui leur arrive à chaque étape de la maladie, et les aider à en parler à leur entourage ».

Elle a indiqué que « dès l’annonce du diagnostic d’un cancer, la douleur est déjà présente car la patiente a mal psychologiquement ».

La spécialiste du traitement de la douleur a ajouté que l’angoisse dépressive du cancer est vécue comme une amputation d’une partie de soi. Par conséquence, « l’amputation est douloureuse et donc le cancer douloureux ! », a-t-elle souligné, ajoutant que « le phénomène douloureux demande une lecture multidimensionnelle pour être compris dans sa complicité ».

L’intervenante a insisté sur le fait de « ne pas faire de dichotomie entre le corps et l’esprit car les deux sont étroitement liés ».

Elle a indiqué, dans ce sillage, que le cancer dans « son évolution péjorative ou même sa rémission met en danger les repères que s’est construit la psyché au fil du temps. De ce fait, le passé est révolu, le présent s’écoule et le futur est impensable ».

Pour pouvoir traiter les symptômes, il s’agira de reconnaître la souffrance sous ses divers masques et aider le patient à la décoder. Ceci implique un très grand engagement de la part des thérapeutes confrontés à des résistances d’abord psychologiques et à des mises en échec répétées.

Ainsi, il s’agit d’analyser la réaction anxieuse et/ou dépressive due aux sensations douloureuses persistantes aux répercussions de la maladie telles que les mutilations et certains handicaps, le changement de statut ainsi que la confrontation à la maladie et la peur de mourir.

Face à la douleur chronique cancéreuse, la spécialiste a préconisé une prise en charge non médicamenteuse de la dimension psychique à travers de multiples techniques. Il s’agit notamment des techniques de relaxation, des thérapies comportementales et cognitives, des thérapies familiales et de couple et des groupes de parole.

Elle a cité d’autres techniques qui sont en train de prouver leur efficacité comme les techniques d’hypnose, de psychologie énergétique (EFT) et de la PNL (programmation neuro-linguistique). Par ailleurs, le soutien psychologique devrait également se poursuivre après la guérison d’un cancer du sein, afin d’accompagner la réinsertion sociale, gérer l’angoisse d’une éventuelle rechute et accepter son nouveau corps, souvent transformé par les traitements et la chirurgie.

De son côté, le Dr Faiza Berkouche, professeur de l’université Alger 2, a abordé, dans son intervention intitulée « Prévenir le stress et l’épuisement professionnel des soignants en oncologie », la différence entre stress et épuisement professionnel.

Ainsi, elle a souligné que l’« épuisement professionnel ou le burn out dépasse le stress puisqu’il résulte de tensions prolongées et chroniques, contrairement au stress qui est un processus d’adaptation temporaire résultant de tensions passagères ». Elle a ajouté, à propos du vécu des soignants en oncologie, que « face à la charge de travail, perçue comme le facteur stressant le plus important, la détresse des malades, le nombre de pertes et de récidives, l’absence de coopération de certains patients, sont une source de souffrance vécue comme un échec de la part du soignant ». De facto, le burn out prend de plus en plus de place et ses manifestations apparaissent, telles que la fatigue physique et morale, la stagnation, l’irritabilité, la colère, la frustration…

Pour faire face à l’épuisement professionnel, le Dr Berkouche a recommandé de former les soignants sur le plan psychologique afin de créer un environnement d’interaction médecin-malade. Il s’agit également de proposer des formations sur la gestion du stress. Enfin, il est vraiment souhaitable de consacrer des séances de psychothérapie individuelles et collectives spécialement aux soignants afin de leur permettre de faire part de leur vécu psychologique en général, et ce dans le but de renforcer leur identité professionnelle et d’améliorer la qualité des soins offerts.

En conclusion, elle a indiqué que « pour prendre soin des autres, cela commence par prendre soin de soi. Nos conseils dans ce combat quotidien contre le stress au travail sont : bien se connaître pour fixer ses priorités, bien s’écouter pour respecter ses limites et bien communiquer pour que les autres nous comprennent ».

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