Pression sur les frontières algériennes

Cent tonnes de drogue, une dizaine d’incursions terroristes, un million de litres de carburants saisi, des dizaines d’armes de guerre interceptées, des centaines d’immigrés clandestins arrêtés et des centaines de réfugiés de guerre appréhendés.
Il s’agit là des chiffres enregistrés par les forces de sécurité depuis le début de l’année en cours, et ce dans les quatre coins des frontières du pays. En effet, ces dernières sont devenues une véritable poudrière. Terrorisme, immigration et émigration clandestines, trafic de drogue, d’armes, crime organisé transfrontalier, contrebande de carburant et conflits militaires, les frontières algériennes sont traversées par divers dangers qui menacent la sécurité du pays.
Aujourd’hui, l’Algérie est menacée par l’instabilité des pays voisins, à leur tête la Libye, d’où le sentiment de guerre qui plane. Des milices libyennes, entre autres les rebelles de Benghazi, de Gaâgaâ et de Ras El Djbir, ont engagé une guerre ouverte contre d’autres factions libyennes, notamment contre les groupes armés proches d’Al Qaïda et d’EIIL (Etat islamique de l’Irak et du Levant).
L’insécurité qui règne depuis trois ans en Libye a engendré une inquiétude pour l’Algérie. Non seulement les fléaux de trafic en tous genres se sont multipliés au niveau de la frontière séparant les deux pays, mais le pire c’est la menace terroriste qui pointe du nez sur cette vaste partie frontalière.
On se rappelle l’attaque sanguinaire de Tinguentourine perpétrée le 16 janvier 2013, menée par un commando composé de 32 terroristes affiliés au groupe « El Moulathamoune » de Mokhtar Belmokhtar. Les assaillants étaient venus de Libye. L’attaque, rappelons-le, avait fait 45 morts, dont un Algérien et 44 étrangers travaillant pour British Petroleum et Sonatrach. Pis, les 700 km qui séparent l’Algérie de la Libye sont devenus une véritable passerelle pour les réseaux de passage d’êtres humains et d’armes.
C’est une réalité. Deux cas de figure flagrants. Deux grosses affaires portant sur l’acheminement d’êtres humains ont été mises en échec par les gendarmes des frontières de Debdeb. La première a été élucidée il y a quatre jours lorsqu’un groupe de près de 200 réfugiés syriens avait tenté de gagner le territoire libyen en passant par l’Algérie, tandis que le second groupe, composé de 30 Syriens, a été intercepté à son tour par lesdits services il y a de cela deux jours seulement.
Nouvelle interception de réfugiés syriens à debdeb
L’interception de deux convois transportant des réfugiés de guerre a mis au jour un grand trafic à la frontière algéro-libyenne portant sur l’acheminement organisé de personnes. Des réseaux de passeurs locaux, en collaboration avec des étrangers, sont en activité depuis un certain temps. Selon une source de la Gendarmerie nationale, le passage organisé de personnes est en train de prendre une tournure considérable dans les zones frontalières du pays. Outre les 200 réfugiés syriens qui ont été arrêtés il y a quelques jours, trente autres de la même nationalité ont, à leur tour, été interceptés à Debdeb.
Une fois le rendez-vous fixé avec des passeurs algériens, ces trente Syriens, parmi eux cinq enfants et des femmes, étaient transportés à bord d’un bus pour être acheminés vers la Libye où, bien entendu des milices libyennes les attendaient. D’après la gendarmerie, l’interception des Syriens a été réalisée au niveau d’un chemin secondaire menant vers la Libye. Après leur arrestation, les réfugiés ont été emmenés vers le siège de la brigade territoriale de la Gendarmerie de Debdeb où ils ont été entendus par les enquêteurs.
A noter que deux passeurs algériens ont été arrêtés et auditionnés par les gendarmes dans le cadre de cette nouvelle tentative d’acheminement de réfugiés syriens vers la Libye. Il convient de préciser qu’au cours de l’interrogatoire, ces réfugiés ont avoué aux gendarmes avoir séjourné à In Amenas, près d’Illizi. Ils ont également expliqué aux enquêteurs qu’ils ont payé les passeurs algériens en devises et que ces derniers étaient en contact avec des passeurs libyens qui ne sont autres que les milices.
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