Présidentielle sous haute tension en Côte d’Ivoire
Quelque 7,5 millions d’Ivoiriens se rendent aux urnes samedi pour choisir leur président entre quatre candidats: le président Ouattara (78 ans), l’ancien président Henri Konan Bédié (86 ans), chef du principal parti d’opposition, Pascal Affi N’Guessan (67 ans), ancien Premier ministre de Laurent Gbagbo et un indépendant, Kouadio Konan Bertin (51 ans).
La Présidentielle en Côte d’Ivoire, qui compte 25 millions d’habitants, se passe sous haute tension, après une campagne émaillée de violences et boycottée par l’opposition, qui a dénoncé la candidature du président ivoirien, Alassane Ouattara, pour un troisième mandat.
L’opposition ivoirienne, qui a néanmoins maintenu ses candidats, juge un troisième mandat « anticonstitutionnel » et a appelé ses partisans à la « désobéissance civile ».
Par ailleurs, l’ancien président Laurent Gbagbo, 75 ans, et l’ex-chef de la rébellion et ancien Premier ministre Guillaume Soro, 48 ans, ont été disqualifiés par le Conseil constitutionnel.
Les deux hommes, qui vivent à l’étranger, sont considérés comme deux poids lourds de la scène politique ivoirienne et ont de nombreux partisans dans le pays.
Pour assurer la sécurité des bureaux de vote, qui ouvrent à 8H00 (locales et GMT) et doivent fermer à 18H00, quelque 35.000 membres de forces de l’ordre ont été déployés, selon les médias locaux.
La commission électorale a cinq jours pour annoncer les résultats.
L’élection en Côte d’Ivoire, premier producteur mondial de cacao, redevenue la locomotive économique de l’Afrique de l’Ouest francophone après dix ans de forte croissance, fait donc craindre une nouvelle crise majeure, dix ans après la crise post-électorale issue de la présidentielle de 2010 qui avait fait 3.000 morts, à la suite du refus de Laurent Gbagbo (qui était au pouvoir depuis 2000) de reconnaître sa défaite face à Alassane Ouattara.