Préparation de la rentrée scolaire : Du pain sur la planche
Surcharge des classes, recrutement direct d’auxiliaires de vie sans formation, postes administratifs vacants, en plus du dossier du livre scolaire et des problèmes récurrents quant à sa distribution, tels sont les dossiers sur lesquels devront se pencher les directions de l’éducation nationale avant la rentrée scolaire 2023/2024.
En attendant l’annonce de la date de la prochaine rentrée scolaire, les directeurs de l’éducation ont du pain sur la planche. Ils sont tenus, selon les instructions du ministre de l’Education, Abdelhakim Belabed, d’être sur le terrain et de redoubler d’efforts afin de trouver des solutions urgentes à quatre dossiers lourds, et ce pour assurer le retour, dans les meilleures conditions, de plus de 11 millions d’élèves sur les bancs d’école.
Afin d’éviter tout blocage avant la rentrée, dont la date n’a pas encore été fixée, les services des directions de l’éducation sont sommés de régler plusieurs dossiers qui peuvent constituer de réels problèmes et entraver le processus de préparation de la reprise des cours. Il s’agit, en premier lieu, du dossier du manque d’encadrement administratif en raison, d’un côté, de l’absence de concours de recrutement externe et de l’autre, du départ d’un grand nombre de directeurs d’établissements scolaires à la retraite, selon les syndicats.
Les postes administratifs concernés par ce manque sont les grades de directeur de lycée, directeur d’établissement d’enseignement moyen, directeur d’école primaire, adjoint de directeur d’école primaire, intendant, censeur de lycée, attaché principal de laboratoire, attaché de laboratoire et conseiller de l’éducation.
Cette situation « risque de nuire au bon fonctionnement » des établissements scolaires et nécessite l’obligation de couvrir ces postes vacants en recourant exceptionnellement au travail avec le système d’affectation ».
Le deuxième dossier qui doit être pris en charge avant la prochaine rentrée scolaire concerne le recrutement direct des auxiliaires de vie scolaire, un grade nouvellement introduit dans le secteur de l’éducation nationale. Le département de Belabed avait récemment annoncé l’ouverture de 400 postes budgétaires, tout en assurant que ces derniers seront répartis de manière équitable et équilibrée afin de permettre à un maximum d’écoles d’avoir des auxiliaires de vie scolaire et de garantir aux élèves aux besoins spécifiques, notamment les autistes, un environnement et des conditions favorables pour étudier.
En revanche, cette catégorie n’est soumise à aucune formation spécialisée et « c’est ce qui pose réellement problème », selon les parents d’élèves.
Ces derniers estiment que les écoles primaires, notamment, pourraient avoir des difficultés à mettre en œuvre cette décision sur le terrain. Ainsi, il y a risque de faire face à des parents qui pourraient refuser de voir leurs enfants encadrés par un personnel non spécialisé, étant donné que l’état de santé de leurs enfants exige et nécessite un suivi et une surveillance étroits et particuliers.
Par ailleurs, les directeurs de l’éducation, et à travers les chefs d’établissement scolaire, sont également contraints de trouver des solutions consensuelles au problème épineux de la surcharge des classes, qui va se poser avec acuité à la prochaine rentrée. La famille éducative s’attend à un nombre qui pourrait atteindre les 50 élèves par classe, notamment pour la 4e année moyenne et la 3e année secondaire, et ce en raison du nombre important de recalés aux examens du BEM et du bac.
Pour les autres niveaux de scolarisation, le taux d’élèves ayant redoublé est également important. Raison pour laquelle les directeurs de l’éducation et les chefs d’établissement sont tenus de se mobiliser pour atteindre l’objectif recherché, à savoir la réinsertion du plus grand nombre possible d’élèves de moins de 16 ans, pour les protéger de la rue et réduire un tant soit peu le taux de la déperdition scolaire.
Concernant le dossier du manuel scolaire, le ministre a appelé à anticiper sur les entraves pouvant survenir, s’appuyant sur le fait que ce sont des problèmes récurrents qui peuvent être évités quand ils sont pris à temps. Ces problèmes reviennent à chaque rentrée des classes, surtout que les directeurs et les gestionnaires des établissements scolaires continuent de refuser d’assurer la vente de ces manuels sous prétexte que le coût de la prime de vente des livres est faible.
La mission de distribution des livres scolaires, faut-il le souligner, a été confiée aux centres régionaux de distribution de la documentation pédagogique (CRDDP), qui auront la tâche de les acheminer vers les établissements.
Pour rappel, le premier responsable du secteur avait entamé au mois de juin dernier une série de conférences de préparation « par anticipation » de la rentrée scolaire 2023-2024. Il a affirmé que son secteur accorde une grande importance à tous les aspects qui garantissent une rentrée scolaire réussie à travers la recherche de solutions aux problèmes et aux difficultés de terrain attendus et lesquels peuvent constituer des obstacles à la bonne scolarisation des élèves.