Premiers jours du mois sacré : Une mercuriale en folie

Le consommateur continue de faire face à une envolée des prix sans précédent. Avec le début du mois sacré de piété, de spiritualité et de clémence, beaucoup de familles au revenu modeste se voient privées de beaucoup d’aliments. Ils accueillent le ramadhan avec un porte-monnaie qui sera soumis à dure épreuve.

Préoccupés par cette hausse vertigineuse au premier jour du mois sacré de ramadhan, les ménages se voient dans l’obligation de se priver de certains aliments, en attendant une éventuelle baisse.

Dans les marchés de la capitale, le Jeune Indépendant a constaté une forte augmentation de nombreux aliments de base. C’est avec un sentiment de colère que le citoyen algérien affiche sur les lieux son ras-le-bol. « C’est une tradition. Tous les ans, à la même période, les commerçants nous infligent leur diktat. On est soumis à une dure épreuve », a lancé Razika, veuve et maman de quatre filles. Elle a ajouté : « Vu mes moyens financiers, à défaut de prendre un kilo, je me contente d’un légume ». Quant aux fruits, elle a estimé qu’ils sont intouchables. « Les bananes sont affichées à 650 DA et la fraise a atteint les 440 DA. Enfin, il faut que j’assure la chorba pour le ftour », a conclu Razika.

A côté, Ferhat, 47 ans, rencontré au marché du côté de Oued Romane, a signalé que « les légumes et les fruits sont proposés partout au même prix ». Il a cité la courgette, la salade, le poivron et le piment qui sont cédés à 200 DA, ajoutant que la carotte ainsi que la betterave, qui étaient vendues à 70 DA il y a trois jours, atteignent aujourd’hui les 100 DA. Il a ajouté ne plus savoir où donner de la tête, précisant que le kilo de poulet est à 500 DA, tandis que la viande rouge est estimée à 2 600 DA le kilo. 

Les commerçants, de leur côté, essaient de justifier cette hausse des prix qui concerne presque tous les aliments entrant dans nos habitudes culinaires pendant le ramadhan. « Certains citoyens sont responsables. Leur surconsommation durant le ramadhan a un impact négatif sur les prix », a expliqué l’un des marchands. Quant à Hamid, vendeur de légumes, il a tenu à rappeler que cette fièvre acheteuse va s’apaiser et les prix de presque tous les aliments, à savoir les fruits, les légumes, les viandes… vont baisser à partir de dimanche prochain.

Par ailleurs, il est important de rappeler que le chef d’Etat a consacré, en début d’année, un Conseil des ministres à cet effet. Il a donné des instructions claires au gouvernement afin de mettre en place toutes les conditions nécessaires pour une large disponibilité des produits alimentaires à des prix abordables.