Premier vendredi de marche en ce mois de Ramadhan
Malgré la chaleur et le ramadhan, les Algériens ont manifesté ce vendredi. Douzième acte depuis le début du mouvement populaire lancé le 22 février, premier de ce mois de ramadhan.
Après avoir évoqué plusieurs possibilités quant la forme que devrait prendre la mobilisation en ce mois de jeûne, notamment pour ce qui est du moment des manifestations, voilà que le mouvement populaire opte pour leur maintien dans la journée. Car l’option de marcher la nuit, comme proposée par certains, n’a pas fait l’unanimité. L’essentiel pour les manifestants est de maintenir la contestation en dépit des conditions difficiles : la chaleur, la faim et la soif. Après la marche du mardi des étudiants qui ont bravé les températures élevées et les dures conditions de Ramadhan pour sortir, voilà maintenant que c’est l’ensemble des manifestants qui bravent ces conditions. Sur les réseaux sociaux la couleur était déjà annoncée. « Hirak karim » se sont mutuellement souhaité les internautes, remplaçant ainsi « Ramadhan karim », une manière de dire que ça sera un Ramadhan de mobilisation. Cela n’est qu’un signe de la détermination des manifestants.
Très tôt le matin, ils étaient des dizaines à rassembler à la place de la Grande Poste pour réitérer les revendications du mouvement populaire. A la mi-journée, ils étaient plus nombreux. Des familles, des femmes, des jeunes, des personnes âgées ont manifesté dans plusieurs quartiers de la capitale, à place Audin, à la rue Didouche, à la Grande Poste…Le Ramadhan n’a donc pas empêché les gens de sortir dans la rue par milliers à Alger et dans plusieurs wilayas du pays, quoiqu’il y eût moins de monde, notamment la gent féminine. « Le ramadhan n’est pas un obstacle, nous envisageons de marcher chaque vendredi », nous dit Karim. Selon lui, marcher dans ces conditions est un signe de résistance.
C’est aussi une manière de dire que quelles que soient les conditions et la difficulté, « nous allons résister jusqu’à satisfaction de nos revendications ». « C’est toujours dans la même ambiance que les précédents vendredis que nous marchons aujourd’hui », a-t-il ajouté. « Djoumouaât essoumoud, fatrine khardjine, saymine khardjine » (Vendredi de la détermination, en ce mois de jeûne nous allons sortir) ont scandé des manifestants. « Le peuple et l’armée sont frères, pas de place à la haine », scandaient d’autres.
Réclamant que le pouvoir soit rendu au peuple, les manifestants demandent toujours le changement et le départ de toute personne ayant contribué au marasme que vit le pays. Plusieurs slogans ont été également scandés, mais qui versent dans le même sens, à savoir le départ de tout le système. Le test est donc réussi quant la mobilisation du Ramadhan qui reste intacte et pacifique. Car il ne s’agit pas seulement de sortir plus nombreux, mais de rester mobilisés et déterminés malgré le Ramadhan et la chaleur.