Poutine: La Russie n’a «pas besoin de l’arme nucléaire» pour l’emporter en Ukraine

La Russie n’aurait pas besoin d’utiliser l’arme nucléaire pour anéantir l’Ukraine et ses alliés, a indiqué, le président russe Vladimir Poutine, tout en assurant que son pays dépasse ses adversaires en matière de chars de combats et d’aéronefs.
Vladimir Poutine, qui s’exprimait vendredi soir lors de la séance plénière du Forum économique international de Saint-Pétersbourg (SPIEF), a prononcé un discours de plus d’une heure sur l’économie du pays, avant de prendre part à un débat dominé par le conflit ukrainien.
«Nous voyons ce qu’est le caractère russe. Nous comptons dessus. Et nous n’avons donc pas besoin de l’arme nucléaire», a déclaré ce 7 juin le président russe lors de la séance plénière du Forum économique international de Saint-Pétersbourg (SPIEF).
Selon Vladimir Poutine, la Russie n’aurait pas même besoin «de penser» à recourir à l’atome pour défaire l’Ukraine et ses alliés, dans la mesure où elle les surclasse en matière de chars de combats et d’aéronefs. Le président russe a par ailleurs souligné que la production de munitions en Russie avait été multipliée par 20 depuis le début de l’intervention russe en Ukraine.
Insistant sur le fait que son pays ne «brandit pas» l’arme nucléaire, Vladimir Poutine a rappelé la doctrine nucléaire de la Russie, soulignant que celle-ci n’autorise le recours à un tel arsenal que dans des «cas exceptionnels» tels qu’une «menace contre la souveraineté et l’intégrité territoriale». «Je ne crois pas que ce soit le cas actuellement», a ajouté le président russe, qui a toutefois précisé que des changements doctrinaux n’étaient «pas exclus».
Outre les échanges sur cette actualité aux accents martiaux, autour de l’Ukraine, le président russe a dédié son discours aux thématiques économiques et financières. Réindexation des retraites, hausse du salaire minimum, développement des infrastructures du pays et décentralisation, dédollarisation des échanges commerciaux et épargne, durant plus d’une heure, Vladimir Poutine a ainsi dressé une feuille de route pour l’économie du pays.
Mettant en avant des données de la Banque mondiale, le dirigeant russe a déclaré que son pays s’était hissé au quatrième rang mondial des économies en matière de parité de pouvoir d’achat (PPA), devant le Japon. «Mais nous comprenons que nos positions de leadership doivent être constamment confirmées et renforcées.
Les autres pays ne restent pas immobiles», a-t-il pour autant mis en garde. «Malgré tous les obstacles, les sanctions qui ont été prononcées contre nous, nous sommes aujourd’hui un acteur majeur du commerce international», a déclaré le président russe, annonçant une hausse de 60% des échanges avec les pays d’Asie et une «multiplication par deux» avec ceux du Moyen-Orient.
Selon le président russe, les trois quarts des revenus commerciaux du pays sont dorénavant issus d’échanges avec des pays amicaux et la part des paiements en rouble dans les exportations avoisine dorénavant les 40%. Quant à la part des transactions réglées en devises «toxiques», celle-ci aurait été réduite de moitié.
Par ailleurs, et concernant la guerre en Ukraine et l’acharnement occidental contre la Russie, le Premier ministre hongrois a de nouveau fait part de ses inquiétudes concernant la situation internationale, mettant en garde contre l’imminence d’un nouveau conflit mondial. Au-delà des élections européennes, il espère une victoire de Donald Trump aux États-Unis afin de permettre l’avènement d’une «coalition transatlantique de la paix».
Le monde se trouve à «quelques centimètres» du point de non-retour
Pour le Premier ministre hongrois Viktor Orban, la situation internationale est particulièrement préoccupante. «Nous approchons de la fin de nos possibilités» a mis en garde, avant-hier, le chef du gouvernement hongrois dans une interview sur Kossuth Rádió.
«Je pense qu’il y a un point difficile à définir, mais dans l’histoire de la préparation de chaque guerre, il y a eu un point qui contenait la dernière opportunité de faire demi-tour. Nous sommes dans les dernières minutes, à quelques centimètres du point de non-retour», a-t-il déclaré.
À cet égard, le Premier ministre hongrois a estimé «décisives» les échéances électorales européennes. Il a également évoqué les élections aux États-Unis, en fin d’année, espérant qu’une victoire de Donald Trump permettrait de former une «coalition transatlantique de la paix».
Les inquiétudes, maintes fois répétées, du Premier ministre s’inscrivent dans un contexte d’escalade militaire en Europe alors que plusieurs États européens ont autorisé Kiev à utiliser leurs armes pour frapper en territoire russe. La veille de cette interview, le président français a annoncé qu’il livrerait des Mirage 2000-5 aux forces ukrainiennes.
Depuis plusieurs semaines, le Premier ministre hongrois alerte sur la montée des tensions en Europe. «Nous devons appuyer sur le frein d’urgence», avait-il lancé le 1er juin, dans un discours à l’occasion d’une marche pour la paix à Budapest. «Les préparatifs sont en cours pour que l’Europe entre en guerre» avait déclaré Orban le 24 mai dernier, déjà sur Kossuth Rádió. Il avait alors dénoncé les déclarations d’hommes politiques et de journalistes occidentaux, estimant qu’elles visaient à préparer l’opinion à la guerre contre la Russie.
En marge du Forum économique international de Saint-Pétersbourg, le 6 juin, le chef de la diplomatie hongroise, Péter Szijjarto, a soutenu que son pays ne participerait «ni aux livraisons d’armes, ni à la formation» des soldats ukrainiens, «ni au financement» de la guerre.
Bien qu’elle ait toujours voté les sanctions européennes, la Hongrie réclame ouvertement un cessez-le-feu en Ukraine, redoutant notamment une escalade entre la Russie et l’OTAN. Budapest est régulièrement pointée du doigt par ses partenaires occidentaux pour ses positions présentées comme favorables à Moscou. Des partenaires qui, à plusieurs reprises, ont brandi la menace de mesures de rétorsion afin de contraindre la Hongrie à aller dans leur sens.
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