Pour un approfondissement de la coopération avec l’Algérie
Le commandement militaire américain pour l’Afrique (AFRICOM) plaide pour un renforcement de la coopération avec l’Algérie et pour bénéficier de son expérience dans la lutte contre le terrorisme. C’est ce qu’a fait savoir hier à Alger le commandant adjoint de l’AFRICOM, l’ambassadeur Phillip Carter.
« Ma visite en Algérie tend à recevoir des conseils et à échanger sur les questions de sécurité notamment la lutte contre le terrorisme, et sur la situation dans des pays comme la Libye et la région du Sahel », a indiqué l’ambassadeur américain, Phillipe Carter, au terme d’une audience que lui a accordée le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra.
Washington a fait de la région du Sahel un des segments de sa politique de lutte contre le terrorisme. Le Pentagone en 2005 avait lancé l’initiative Pan Sahel destinée à créer un partenariat de coopération et d’échange d’informations avec l’Algérie, le Mali, le Niger, le Tchad, la Tunisie et la Mauritanie. Cette initiative impliquait également des programmes de formation avec les armées de ces pays.
En août dernier, le général David Rodriguez, commandant de l’AFRICOM, avait effectué une visite à Alger en vue de convaincre l’ANP de se joindre à une « action internationale » contre le terrorisme transnational en Afrique du Nord, notamment pour le règlement de la crise en Libye. Le général américain milite pour cette option et l’a clairement défendue devant le Congrès américain le 10 août dernier, et effectue une tournée nord-africaine pour recueillir l’adhésion à son plan.
Le général Rodriguez s’était alors entretenu avec le général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale, chef d’état-major de l’Armée nationale populaire (ANP), sur le contexte sécuritaire dans la sous-région du Sahel et dans le voisinage, particulièrement en Libye et en Tunisie. Récemment à Stuttgart, siège de l’Africom, le général Rodriguez at estimé que l’aide au gouvernement libyen doit passer par un « immense effort militaire international » qui tient plus que le soutien militaire.
Les Etats-Unis ont déployé des forces des Marines en Sicile en prévision d’une intervention militaire directe en Libye. La prolifération des armes entre groupes rivaux a affaibli le gouvernement libyen », a-t-il dit, prônant une implication des pays du voisinage avec l’appui américain. Rodriguez estime que l’effort diplomatique doit accompagner cette action.
L’Algérie, justement, veut concentrer tous ses efforts sur le volet diplomatique sans la moindre intervention étrangère, et refuse de s’associer avec les Etats-Unis ou toute autre force étrangère dans la moindre action militaire en sol libyen. L’Algérie parraine le dialogue interlibyen entamé en janvier à Genève ? et s’est engagée dans des contacts étroits avec les principales forces libyennes.