Plus de 150 harraga ont tenté de prendre le large à Annaba

Plus de 150 harraga ont tenté l’émigration clandestine vers les côtes italiennes mardi dernier, vers 2 h, le jour de l’Aïd-el-Adha. 108 parmi les harraga ont été interceptés à 11 miles au nord de Ras El-Hamra par une patrouille de gardes-côtes de la station maritime principale d’Annaba.
Ces candidats à l’émigration clandestine sont originaires d’Alger, d’El-Tarf, de Sétif et d’Annaba dont 12 sont mineurs (cinq sont âgés de 17 ans, cinq de 16 ans et 2 autres sont âgés de 14 ans). Ils avaient embarqué à la faveur de la nuit, depuis les plages de la cité Seybouse, petite localité à l’est du chef-lieu de wilaya. Selon des sources sécuritaires, le groupe de harraga avait tenté la traversée clandestine à la faveur de la fête de l’Aïd-el-Adha, croyant, probablement, que la surveillance maritime serait relâchée. Ils étaient à bord de 16 embarcations maritimes artisanales. Toujours, selon les mêmes sources, les harraga étaient, au départ, 150 personnes à bord d’une multitude d’embarcations artisanales, toutes longues de 7 mètres et équipées chacune d’un moteur Yamaha de 60 chevaux.
Au moment de l’interception des harraga par les gardes-côtes, plusieurs d’entre eux se sont jetés dans l’eau de la grande bleu. Une nouvelle stratégie utilisée par les passeurs, sans doute pour alléger l’embarcation, qui leur permet d’en empêcher la saisie. Ils s’entendent ainsi avec les jeunes harragas pour qu’une dizaine d’entre eux saute par-dessus bord en cas d’interception par les gardes-côtes. Ces derniers, obligés de porter secours à ces hommes en danger, ne s’occupent plus de l’embarcation qui, allégée, prend de la vitesse et s’échappe. Les gardes-côtes qui procèdent au sauvetage des harraga préfèrent apporter leur aide et assistance à des jeunes qui auraient certainement trouvé la mort en haute mer. « C’est une façon comme une autre de faire diversion, déclare notre source.
Les gardes-côtes ne peuvent pas laisser des concitoyens en danger de mort et pourchasser ceux qui sont plus ou moins en sécurité à bord d’une embarcation ». Il convient de signaler que les gardes-côtes nationaux avaient contacté leur homologue italien pour signaler la fuite du restant du groupe de harraga. Si le groupe est intercepté dans le périmètre de la zone maritime internationale, ajoute notre source, aucun problème ne se pose concernant leur livraison aux gardes-côtes nationaux. Par contre, si le groupe fugitif de harraga atteint les eaux territoriales italiennes, la procédure de remise est tout autre. Au début du mois de juillet, 800 migrants ont atteint les côtés espagnols dont 600 ont été interceptés mais les autres ont pu échapper aux garde-côtes espagnols.
Beaucoup de femmes et d’enfants comptaient parmi le groupe intercepté. Selon le membre de l’ONGONG Une organisation non gouvernementale (ONG) est une association à but non lucratif, d'intérêt public, qui ne relève ni de l'État, ni d'institutions internationales espagnole, plus de 1 100 harraga sont arrivés entre le 25 juin et le 5 juillet à Alméria, Motril, Alicante, Cartagéna et les îles Baléares. Francisco Jose Clemente a indiqué que plus de 200 migrants clandestins ont été transférés dans des centres de rétention (CIE) de migrants à Cartagena et Barcelone. Le 23 juin dernier, au moins 40 immigrants clandestins algériens dont deux jeunes candidats au BAC 2021, à bord deux embarcations de fortune, ont été arrêtés non loin des côtes italiennes. L’Italie et l’Espagne demeurent les destinations préférées des Algériens. En 2020, 41 000 migrants sont arrivés en Espagne dont 11 200 Algériens, selon des chiffres de la police espagnole. Concernant
l’Italie, pour la même année, 34 000 migrants ont été enregistrés dont 1 458 Algériens, selon des chiffres du ministère italien de l’Intérieur.
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